Étienne Daho : "La musique c'est l'absolu, c'est vraiment ce qui me fait respirer"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’auteur, compositeur et interprète Étienne Daho. Il vient de sortir son 14e album, "Tirer la nuit sur les étoiles".
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Cela fait 42 ans qu'Étienne Daho fait partie de nos vies et qu'il est devenu l'un des membres de notre famille avec cette voix reconnaissable dès les premiers mots. Cette empreinte vocale si familière qui tantôt nous a donné envie de bouger, parfois de voyager, parfois de pleurer, parfois de rire ou même de crier. Chacune de ses chansons est devenue un souvenir et au fil du temps qui passe, il est devenu un obsédé textuel à la plume affûtée, précise dans la justesse des sentiments évoqués.
>> Document franceinfo : dans les coulisses du 14e album d'Etienne Daho
Il vient de sortir un nouvel album qui regorge d'émotions, Tirer la nuit sur les étoiles. Un album dédié à la passion amoureuse, sensuelle, parfois torride, de façon totalement décomplexée. Le couple est au centre de cet album avec en arrière-plan la romance tumultueuse d'Ava Gardner et Frank Sinatra. Une passion destructrice qu'il a su recréer avec la complicité de Vanessa Paradis.
franceinfo : Ce 14ᵉ album confirme qu'à chaque fois vous repoussez vos limites. Vous décidez de quitter votre zone de confort. Est-ce qu'il est nécessaire pour vous de vous obliger à ne pas refaire ce que vous avez déjà proposé ?
Étienne Daho : C'est un peu naturel chez moi d'essayer de faire un disque différent à chaque fois. En tout cas différent du précédent. Et celui-là, Dieu sait qu'il est différent du précédent ! C'est presque naturel. C'est parce que je pense avoir été au bout d'un style sonique sur un disque et j'ai envie de passer à autre chose. J'ai envie d'explorer des choses que je n'ai pas encore faites ou que j'ai déjà faites, mais que j'ai envie de refaire.
Quelle place occupe cette musique dans votre vie ?
C'est l'absolu. C'est vraiment ce qui me fait respirer. Ça a toujours été comme ça. Je crois que quelques heures après ma naissance, c'était plié. Je suis fabriqué comme ça.
On a senti que cet album était différent des autres. Il y a un lien et un liant avec le travail que vous avez pu déjà accomplir. Il y a dans cet album de La notte, la notte (1984) il y a aussi de l' Éden (1996), du Corps et armes (2000). Vous étiez dans quel état d'esprit quand La notte, la notte est sorti ? Ça a été un raz-de-marée. Week-end à Rome est sans doute la chanson qui vous colle le plus à la peau.
Oui, étrangement, parce que ce n'est pas la meilleure. Ce n'est pas celle qui a le mieux marché.
"Le succès de ‘Week-end à Rome’ m'étonne toujours parce qu'elle est entièrement légère, le texte et la musique sont une bulle de légèreté."
Étienne Dahoà franceinfo
J'étais un étudiant qui sortait de la fac, arrivé à Paris et voilà j'ai rencontré le succès. C'était comme un cadeau inattendu et énorme. Et c'était un jeu. Ça m'amusait beaucoup. Je ne prenais pas du tout ça au sérieux, enfin, je faisais les choses sérieusement, mais le succès pour moi, ce n'était pas du tout un truc sérieux.
Vous rendez-vous compte que ça fait 42 ans que vous nous accompagnez, que vous êtes dans le cœur des Français ? Ça vous touche ?
Oui, c'est un cadeau. C'est le rêve de tout artiste de durer. C'est vrai que l'éclosion, quand on apparaît, ce n'est pas que c'est facile, mais il y a une espèce d'effet de la nouveauté, il y a quelque chose qui d'un coup coule de source. Si on arrive au bon moment, qu'on a la tronche qu'il faut, la chanson qu'il faut. Et puis après durer, ça devient un sport beaucoup plus intéressant, plus difficile, mais plus passionnant.
Est-ce que ça s'apprend de garder les pieds sur terre et d'avoir la tête dans les étoiles ?
Oui, je pense que oui. Alors est-ce que j'ai la tête dans les étoiles ? Peut-être pas encore. Est-ce que j'ai les pieds sur terre ? Peut-être pas trop non plus.
Il y a une sorte de quête en fait dans tout ce que vous accomplissez depuis le début, dans ces 13 albums.
Depuis toujours, j'ai eu envie d'avoir une belle vie. Mon intuition me disait que la belle vie, ça passait par la musique parce que c'était ma manière de m'exprimer, la plus spontanée, la plus simple et que j'avais peut-être des difficultés à communiquer ce que je ressentais et que par la musique, c'était facile.
Vous dites que certains vous imaginent fragile. Ce n'est pas tant qu'ils vous imaginent fragile, mais avec une sensibilité à fleur de peau. C'est dur à vivre d'avoir cette sensibilité là ou non ?
Ça fait que parfois, j'ai l'impression, de ne pas avoir de peau, d'être transpercé par tout ce qui se passe. Mais ça me permet d'écrire des chansons, ça me permet de ressentir, de percevoir des choses que peut-être la moyenne des gens ne perçoit pas, que ça les protège davantage, peut-être.
Et vous ?
Moi, ça ne me protège pas du tout. Je suis en danger permanent.
Donc vous êtes Boyfriend, vous êtes un peu bad boy aussi de temps en temps grâce à l'écriture. L'album se termine sur Le roman inachevé. Ça veut dire que chaque page terminée laisse place à une nouvelle page blanche qui ne demande qu'une seule chose c'est d'être noircie ?
Oui et comme c'est une chanson qui clôt l'album, c'est une question ouverte et une ouverture, qui se termine sur la plage. J'aime bien cette idée qu'il y a une suite, mais la suite, je ne la connais pas.
Nous, on la connaît. Ce sera une tournée !
Oui, c'est vrai.
"Quand on a fait un album comme ‘Tirer la nuit sur les étoiles’, on a très envie de le jouer sur scène."
Étienne Dahoà franceinfo
J'aime beaucoup la scène. Je suis né sur scène aux Transmusicales. C'était mon premier contact avec la musique. On va dire que j'ai commencé par les planches et c'est quelque chose que j'aime beaucoup et que j'ai appris à aimer aussi avec le temps, de plus en plus.
Étienne Daho démarre une tournée le 4 novembre 2023 à Caen. Il sera, par exemple, le 7 à Nantes, le 10 à Toulouse, le 25 à Aix-en-Provence, le 5 décembre à Lille, le 15 à Rennes et le 22 à Paris.
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