"C'est l'accident qui m'a foutu par terre" : Serge Lama se confie sur un moment douloureux de sa vie
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, le parolier et chanteur, Serge Lama. L'occasion de revenir pendant cinq jours sur les six décennies passées à ses côtés. Il a publié en octobre 2022, un album qu’il a annoncé comme son ultime, "Aimer".
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Le chanteur et parolier Serge Lama est l'invité exceptionnel du Monde d’Élodie toute cette semaine. Artisan de la chanson française depuis presque 60 ans, il a toujours su prendre des risques et fonctionné avec son instinct. On remonte le fil de sa carrière autour de cinq de ses chansons devenues cultes.
Depuis 1964, il a sorti pas moins de 24 albums studio et neuf albums live, composés de titres incontournables, la plupart devenus des classiques de la chanson française, comme Les Ballons rouges (1969), D'aventures en aventures (1968), Je suis malade (1973), Femme, femme, femme (1978) ou encore Les P'tites femmes de Pigalle (1973). Impossible de ne pas citer son aventure napoléonienne au théâtre Marigny dans les années 80 avec Napoléon, une comédie musicale qu’il a créée, pour laquelle il s’est battu et qui a autant comblé le public que lui-même en tant qu'artiste. Serge Lama a été également acteur au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Le 7 octobre 2022 est sorti son ultime album, Aimer, soit 13 nouvelles chansons pour dire adieu à son public.
>> Serge Lama se confie sur son ultime album "Aimer" : "J'y ai mis tout mon coeur"
franceinfo : Vous êtes né il y a presque 80 ans à Bordeaux. Votre père était chanteur d'opérette. Il a d'ailleurs obtenu le premier prix du conservatoire de Bordeaux. La musique, on a l'impression qu'elle vous a toujours accompagné.
Serge Lama : Oui, c'était une musique que certains disaient "classique" à l'époque, parce que c'était l'Opéra qui aujourd'hui a disparu. Il y a eu de grands airs d'Opéra, il y a eu des choses magnifiques et mon père est issu effectivement de ça. Il a eu ses grands prix, il aurait dû être engagé au Théâtre de Bordeaux et puis ça n'a pas été le cas, ce qui a changé sa vie.
Il y a eu cette musique qui va vous accompagner. Ce que vous avez vécu en coulisses, effectivement, avec ce père, dans un théâtre qui vous a donné envie, le Théâtre des Capucines, juste en face, il y avait l'Olympia.
Ce n'étaient pas des spectacles très recommandables, c'étaient des revues très déshabillées où les dames, aujourd'hui ça ne paraît rien, montraient leurs seins. Les hommes étaient comme fous dans la salle et c'est quand même un souvenir extraordinaire.
"J'étais comme au paradis quand je voyais mon père chanter."
Serge Lamaà franceinfo
Ça veut dire que vous avez compris très tôt que la musique allait accompagner votre vie ?
Je me souviens d'une chose qui paraît bizarre. Un jour, mon père chantait une opérette, Phi-phi, à Lormont et je me suis dit en sortant de la maison : tu ne dois jamais oublier ce jour. À cinq ans. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais je pense que quelque chose s'est déclenché en moi qui me disait : "C'est ça, c'est là qu'est ta vie".
C'est une pianiste, en 1964, qui va mettre vos premiers textes en musique. Puis il va y avoir un tournant, c'est votre passage au Petit Conservatoire de la chanson de Mireille. Ça va vous permettre d'accéder à des auditions. J'ai l'impression que c'est ce qui va vous permettre d'avoir confiance en vous.
Oui. C'est surtout L'Écluse qui m'a choisi, L'Écluse étant un cabaret très important à l'époque qui m'avait pris mais en me disant que je ne pouvais pas aller ailleurs. Je n'étais pas fort payé. C'était quand même difficile la vie. Mais bon, à partir du moment où j'ai fait L'Écluse, il n'y avait aucune raison que j'arrête. C'est l'accident qui m'a foutu par terre. Avant, je n'avais aucune raison, tout allait bien.
Effectivement, il y a cet accident qui va arriver. Vous êtes en voiture, et le conducteur tape un platane.
Oui, j'ai pris huit platanes. La voiture a tapé huit fois sur le truc. Il y avait un camping qui n’était pas très loin et les gens sont venus assez vite donc, ils ont alerté assez vite aussi. Alors je me souviens, je me vois sur la route, couché comme ça. Je voyais les étoiles, je me prenais pour Saint-Exupéry et quand on m'a mis dans l'ambulance, je me suis dit : ah, c'est fait, c'est fait parce que je ressentais depuis longtemps que ça allait arriver.
Vous saviez que vous alliez avoir un accident ?
Oui, je l'ai senti pendant toute la tournée. Je me disais que le chauffeur était très neuf, il venait juste d’avoir son permis de conduire. Il faisait deux tournées en même temps. Je voyais les manœuvres qu'il faisait et je me disais : un jour on va se prendre un truc, ça va arriver. Eh bien, c'est arrivé.
Lui est mort sur le coup, tout comme votre petite amie qui était à l'arrière du véhicule.
Oui, c'est le frère d'Enrico Macias qui est mort malheureusement. C'était effrayant.
C'est à ce moment-là que vous allez écrire en 1969 Sans toi dédiée à votre petite amie Liliane Benelli. Je voudrais qu'on parle aussi d'une chanson sortie en 1968 et qui est indissociable de l'être que vous êtes, c'est D'aventures en aventures. Quelle place occupe-t-elle ?
"‘D’aventures en aventures’ occupe une place très importante dans la tête de mon public. Moi, ce n'est pas ma chanson préférée."
Serge Lamaà franceinfo
Je préfère des chansons comme L'enfant d'un autre (1973), 15 juillet à cinq heures (1968), bien sûr Je suis malade (1973), je me régalais tous les soirs en tant qu'interprète, mais je me régalais moins avec D'aventures en aventures ... Peut-être parce que c'est Liliane, parce que toute ma vie, j'ai quand même eu ce truc. C'est possible que cette chanson ait été écrite pour Liliane. J'étais parti pour raccourcir la chanson, pas pour enlever un couplet, mais pour raccourcir les refrains et rogner pour qu'elle devienne à mes yeux plus cohérente encore. Et c'est ce que j'aurais fait si j'avais fait un tour de chant, je ne l'ai pas fait.
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