Sébastien Lecornu prêt à améliorer la retraite des femmes

En cette journée de mobilisation, à l’appel de tous les syndicats, Sébastien Lecornu fait un geste en faveur de la retraite des femmes… De quoi s’agit-il ?

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, le 13 septembre 2025. (JEFF PACHOUD / AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, le 13 septembre 2025. (JEFF PACHOUD / AFP)

Dans le courrier qu'il a envoyé le 29 septembre aux partenaires sociaux, Sébastien Lecornu promet des mesures pour améliorer la retraite des femmes dans le projet de budget de la sécurité sociale. Il ne précise pas lesquelles mais fait toutefois référence aux dispositions discutées lors du "conclave" sur les retraites, qui s’est terminé en juin dernier par un échec.

Le projet d’accord prévoyait que la pension des femmes soit calculée sur les 24 meilleures années de leur carrière quand elles ont eu un enfant, et sur les 23 meilleures pour celles en ayant eu deux ou plus, alors qu’aujourd’hui, pour le calcul, on se base sur les 25 meilleures années, en tout cas dans le privé. Selon les syndicats, prendre les 23 ou 24 meilleures années permettrait de réhausser les retraites de 10 à 100 euros par mois. 

Départs anticipés, âge de la décote... les autres pistes

Le conclave avait aussi évoqué l'idée de faciliter les départs anticipés à la retraite pour les femmes en carrière longue en leur donnant deux trimestres de cotisation supplémentaires quand elles ont élevé des enfants. Dernière idée enfin, l’âge de la décote. Actuellement, les personnes aux carrières hachées, qui n’ont pas assez cotisé, doivent atteindre 67 ans pour toucher leur pension à taux plein. Lors du conclave, il a été envisagé de ramener cet âge à 66 ans et demi, pour pouvoir partir 6 mois plus tôt sans décote. De quoi aider les femmes, premières concernées par ces carrières hachées, dans la mesure où elles arrêtent souvent leur carrière pour élever les enfants 

Des syndicats sensibilisés, d'autres en rejet

Il faut voir ce qu’il y aura, in finé, dans le projet de loi, mais oui, CDFT et CFTC, qui ont fait de la défense de la retraite des femmes leur priorité, sont sensibles à ces avancées. En revanche, à la CGT, Sophie Binet a immédiatement apposé une fin de non-recevoir à cette lettre jugée complètement "hors sujet". La CGT demande l’abrogation de la réforme de 2023, un point c’est tout.

Mais Sébastien Lecornu soigne surtout les syndicats réformistes, CFDT en tête, façon de leur dire qu’ils ont eu raison de participer au conclave puisque ces améliorations en découlent, alors que l’on se souvient, que la CGT, elle, avait claqué la porte. En creux, le Premier ministre incite donc la CFDT à dialoguer avec lui et cherche ainsi à fracturer le front syndical qui défile uni le 2 octobre partout en France.

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