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Prêt-à-porter : Naf Naf une énième enseigne de vêtements proche de la faillite

Le décryptage éco Fanny Guinochet Du lundi au vendredi à 7h50 et 10h20

L'enseigne de prêt-à-porter féminin Naf Naf, qui emploie 660 salariés en France, a demandé son placement en redressement judiciaire en début de semaine, pour faire face à "des arriérés de paiement de loyers" accumulés durant la période de Covid.

franceinfo

Radio France

Publié le 01/09/2023 11:11

Temps de lecture : 3min

Une boutique de prêt-à-porter Naf Naf à Marseille, le 10 février 2023. (VALERIE VREL / MAXPPP)

Naf Naf, la marque de prêt-à-porter, a demandé à être placée en redressement judiciaire, a indiqué jeudi 31 août un porte-parole de la marque. Avec Naf naf, c'est une entreprise supplémentaire du secteur de l’habillement qui va mal. Ces derniers mois, c’est l’hécatombe ! Camaïeu, du Pareil au Même, Sergent Major, Kookai, Gap, la liste ces chaînes de vêtements qui mettent la clef sous la porte s’allonge chaque jour.

>> Camaïeu, Gap France, San Marina... on vous explique la crise que traversent de nombreuses enseignes de prêt-à-porter

Lancée il y a 50 ans, Naf Naf a connu ses heures de gloire dans les années 1980-1990 et même si depuis la marque tentait de regagner des parts de marché, elle connaissait des difficultés. Naf Naf réussissait quand même à se maintenir, conservant plus de 130 magasins dans l’hexagone et 660 salariés, mais le covid est passé par là et la situation s’est beaucoup dégradée.

Le covid a été le coup de grâce

Naf Naf a déjà été placée en redressement judiciaire en 2020. La marque a alors été reprise par un groupe franco-turc qui est toujours actuellement son actionnaire. Avant l’été, en juin, Naf Naf a commencé à se restructurer et a supprimé une trentaine postes.

La marque de prêt-à-porter n’y arrive plus. Trop d’arriérés de paiements de loyers ont été accumulés depuis la pandemie. Le contexte de flambée des prix de l’énergie et des matières premières aggrave la situation. Naf Naf, comme toutes les autres enseignes, ne parvient pas à faire face à la hausse des coûts. Elle ne peut plus payer.

La concurrence de la seconde main et de l'ultra-fast fashion

Le gouvernement a bien aidé les entreprises mais dans le secteur du textile, cela ne suffit pas, parce que dans le même temps l’activité n’a jamais vraiment redémarré. Pire, elle a même chuté. Le télétravail a réduit les ventes dans les boutiques. Notamment celles situées dans les centres commerciaux proches de bureaux, ou dans les gares.

Avec l’inflation, les consommateurs surveillent de près leurs dépenses, notamment pour les vêtements. Des dépenses qui ne sont pas toujours jugées comme essentielles. Les consommateurs se tournent aussi de plus en plus vers les achats en ligne, la seconde main et des sites comme Vinted. Sans oublier, l’arrivée sur le marché de groupes qui cassent les prix comme Shein. Il n’en fallait pas plus pour précipiter la terrible descente aux enfers de Naf Naf.