Les syndicats vont-ils rester unis dans la suite à donner à la mobilisation du 18 septembre ?
Des centaines de milliers de manifestants ont défilé dans toute la France, jeudi, et nombre d'entre eux veulent d'autres journées de mobilisation. Les syndicats se réunissent vendredi pour définir de la stratégie à suivre.
Les syndicats affichent leur satisfaction après la mobilisation du jeudi 18 septembre et doivent maintenant décider de la suite à donner. "C'est une journée réussie", selon les deux chefs de file, Sophie Binet à la CGT et Marylise Léon à la CFDT.
Avec 500 000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur, cette mobilisation unitaire – la première depuis la réforme des retraites - s'est effectivement bien déroulée, avec des cortèges un peu partout en France. Peu de violence, de débordements : Bruno Retailleau les a même félicités.
Une démonstration de force pour les syndicats
Les taux de grévistes dans la fonction publique étaient honorables. La mobilisation a réuni du monde, moins que pendant les manifestations contre la réforme des retraites, mais plus que la journée d'action "Bloquons tout" du 10 septembre, à laquelle la plupart des syndicats n'avaient pas participé. Seule, la CGT s'y était associée.
Pourtant les revendications étaient très diverses et multiples : entre des mesures pour le pouvoir d'achat, la révision ou l'abrogation de la réforme des retraites, la lutte contre les inégalités, la défense de l'assurance chômage... Le mot d'ordre était exhaustif. Il visait un projet de budget qui a disparu avec la chute de François Bayrou.
Clairement, les syndicats ont eu leur revanche sur ceux qui disent qu'ils ne représentent plus personne, mais aussi face à des mobilisations citoyennes, politiques, hybrides, qui passent par les réseaux sociaux et les boucles Télégram. Cette fois, les syndicats traditionnels ne se sont pas fait doubler comme ça a pu être le cas, lors du mouvement des "gilets jaunes".
Des risques de divergences
Rester unis est donc un des enjeux aujourd'hui, car ils n'ont pas la même stratégie. La CFDT, fidèle à son ADN, va souhaiter négocier avec Sébastien Lecornu, pour peser sur ses décisions. La CGT, elle, promet de demander des actions plus musclées et plus radicales, et une nouvelle journée de manifestations.
D'ailleurs, la CGT va-t-elle suivre la position de LFI, qui appelle à de nouveaux jours de grève dans les tout prochains jours ? C'est une position délicate sachant qu'il faut être suivis, quand une journée de grève coûte cher aux salariés. Il n'est pas sûr que la CFDT soit sur cette ligne.
Il faut toutefois s'attendre à des avertissements lancés au Premier ministre. La mobilisation de jeudi redonne une légitimité aux syndicats pour porter la voix du monde du travail, qui a son importance pour les prochains échanges sur la discussion budgétaire.
Dans la mobilisation, il y avait beaucoup d'actifs, de quadragénaires, cette classe moyenne qui travaille, qui n'arrive pas toujours à boucler ses fins de mois et qui exprime son exaspération. Forts de la réussite de ce mouvement, les syndicats sont confortés pour demander plus de répartitions des efforts, plus de justice sociale.
Les grands patrons affaiblis
Quant aux patrons, ils vont avoir un peu plus de mal à porter leurs voix. En début de semaine, Patrick Martin, le président du Medef, a menacé d'organiser un grand rassemblement, si les entreprises étaient trop mises à contribution dans le prochain budget.
Mais il a immédiatement reçu une fin de non-recevoir de son homologue qui représente les petits patrons, l'U2P, Michel Picon, qui a lancé qu'ils avaient autre chose à faire que de manifester. Par ailleurs, on le voit avec la taxe Zucman, le Medef est en passe de perdre la bataille de l'opinion sur la taxation des plus riches.
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