Budget 2026 : le nombre de fonctionnaires dans la ligne de mire du gouvernement

Réduire le nombre de fonctionnaires, la piste a été évoquée dimanche par le ministre de l’Économie et la ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin, pour le budget 2026... Une piste explosive.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard et la ministre chargée des Comptes public, Amélie de Montchalin, à l'Assemblée nationale, le 30 avril 2025. (THOMAS SAMSON / AFP)
Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard et la ministre chargée des Comptes public, Amélie de Montchalin, à l'Assemblée nationale, le 30 avril 2025. (THOMAS SAMSON / AFP)

L'évocation de la réduction du nombre de fonctionnaires par deux poids lourds du gouvernement, Éric Lombard (sur France Inter) et Amélie de Montchalin, a mis le feu aux poudres, dimanche 8 juin. La réaction a été quasi immédiate : Force ouvrière tient une conférence dès mardi matin pour dire son opposition à des réductions d'effectifs. La CGT et la CFDT accusent aussi le coup.

En lançant l'idée de revoir les effectifs de fonctionnaires, le gouvernement prend le risque de braquer les syndicats et d'ouvrir un nouveau front social, alors que le conclave retraite entre dans sa dernière ligne droite.

Des emplois mis en cause par la Cour des comptes

Pour trouver 40 milliards d'euros d'économie pour son budget 2026, Éric Lombard a dit qu'il fallait engager la baisse du nombre d'agents. Et pour cause, aujourd'hui, la France dépense près de 350 milliards d'euros par an pour payer l'ensemble de ses fonctionnaires et agents publics. L'hypothèse d'une réduction de la masse salariale est soutenue par la Cour des comptes.

Entre 1997 et 2022, le nombre d'agents titulaires de l'État a augmenté de 23%, alors que dans le même temps, la population, elle, n'a progressé que de 14%. En 2023, la fonction publique comptait 5,8 millions d'agents, soit 62 000 de plus qu'en 2022. On est donc loin de la promesse d'Emmanuel Macron de 2017 qui, en arrivant à l'Élysée, prévoyait de supprimer 120 000 postes, 50 000 dans la fonction publique d'État et 70 000 dans les collectivités.

Ces dernières années, les effectifs ont augmenté essentiellement dans les hôpitaux où, après le Covid, on a vu des manques importants. D'ailleurs c'est bien tout le problème, les trois fonctions publiques sont très différentes, entre État, collectivités, et hospitalières.

Une annonce sans chiffres

Éric Lombard se garde bien de préciser combien de postes il envisage de supprimer. Dans le cadre de la préparation du budget, les ministères doivent faire remonter en ce moment, leurs besoins. Bercy leur met la pression pour revoir à la baisse leurs recrutements, mais aussi la revalorisation des salaires des agents.

Les syndicats, eux, mettent déjà en avant deux arguments. Étant donné la faiblesse des salaires, et des conditions de travail, on a plutôt du mal à attirer les talents, dans l'éducation, au ministère de la justice. Selon la CFDT, l'an dernier plus de 10% des postes dans la seule fonction publique d'État, sont ainsi restés vacants, faute de candidats. Alors que les Français demandent plus de services publics, cela n'a pas de sens de vouloir couper dans les effectifs. Bref, le bras de fer a commencé.

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