Le décryptage éco. Télétravail : comment le gouvernement veut convaincre sans contraindre
Le protocole en entreprise prévoit que le télétravail doit être la règle pour l'ensemble des activités qui le permettent, mais beaucoup d’entreprises sont loin du compte. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Dans le privé, selon une étude du ministère du Travail, réalisée auprès de 1 600 entreprises début mars, un tiers d’entre elles (34%) n’ont pas mis en place le télétravail, alors que c’était possible. 58% des salariés étaient même en présentiel, sur site, cinq jours sur cinq. Ces dernières semaines, le gouvernement a eu beau rappeler à l’ordre les mauvais élèves, dans la banque, l’assurance ou encore le conseil, à en croire les syndicats, il n’y a pas eu de vraie dynamique de changement.
Côté administration, c’est aussi "peut mieux faire". Selon l’exécutif, début mars, 54% des agents – hors collectivités territoriales – étaient au moins un jour par semaine en télétravail et 20%, à peine quatre jours par semaine. D’où la volonté du gouvernement d’augmenter cette proportion rapidement. Il vise notamment les sept départements à la traîne en matière de télétravail : le Var, les Yvelines, le Pas-de-Calais, les Alpes-Maritimes, l’Eure-et-Loir, l’Aisne et l’Aube.
Les amendes restent marginales
Pour rectifier le tir, le gouvernement compte sur les préfets. Vendredi 19 mars, Elisabeth Borne, ministre du Travail, et Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, leur ont demandé d’agir. Concrètement, ils sont invités à appeler les entreprises et administrations de leur département, pour voir avec elles comment changer les organisations, et les aider à renforcer le télétravail. Jusqu’alors, l’exécutif a surtout joué la carte de l’accompagnement, de l’incitation, du conseil, pas vraiment la sanction. Il y a bien quelques amendes et rappels à l’ordre mais c’est très marginal. A peine une cinquantaine de mises en demeure ont été prononcées depuis le mois d’octobre. Il faut dire que les pouvoirs publics manquent de moyens.
Le gouvernement promet de renforcer les contrôles. Rappelons qu’il y a à peine 2 500 inspecteurs du travail en France, pour vérifier tous les sujets. Et surtout, juridiquement, ce n’est pas facile de justifier et punir le non recours au travail à distance.
Les employeurs qui ne jouent pas le jeu prennent toutefois des risques : celui d’être accusés de ne pas avoir assuré la sécurité sanitaire de leurs salariés, si l’un d’entre eux réussit, toutefois, à prouver qu’il a contracté le Covid-19 dans l’entreprise.
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