Le décryptage éco. Emmanuel Macron à la fois libéral et social sur l'économie
On en sait un peu plus sur le programme d'Emmanuel Macron depuis son grand meeting samedi à Paris, notamment sur le plan économique. L'analyse de Vincent Giret.
On en sait un peu plus sur le programme d'Emmanuel Macron depuis son grand meeting samedi à Paris, notamment sur le plan économique.
Le leader du mouvement "En Marche" garde sa différence. Il se refuse de faire une liste de promesses, un catalogue de mesures dont on sait le sort en général assez funeste qui leur est réservées. Emmanuel Macron veut, lui, présenter aux Français dix grandes réformes fondamentales, structurantes, qui ont l’ambition de faire bouger la société française. Et il va les égrainer d’ici le mois de février. Et c’est donc la première d’entre elles qu’il a présentée samedi 10 décembre et, assez naturellement, il a commencé par l’économie et le social. L'économie c’est la légitimité d’Emmanuel Macron, c’est d’abord sur ce terrain-là qu’il veut expliquer la cohérence de son projet. Jusqu’ici l’ancien ministre de l'Economie avait développé dans tous ses meetings, une vision, une explication, souvent brillante, de la mondialisation et du moment singulier de grande transformation dans lequel nos économies sont engagées et qui suscitent tant d’inquiétude. Les mutations technologiques qui bousculent le travail, la robotisation, les plateformes numériques, la transition énergétique qui va transformer des pans entiers de notre économie. Bref, il était temps désormais de faire atterrir cette vision, cette compréhension du monde dans un projet plus concret, plus précis, plus incarné. C’était tout le défi du meeting de samedi 10 décembre.
Un projet économique hybride
Le projet d'Emmanuel Macron est à la fois libéral et social. Il tire ces deux fils, c’est la cohérence de son projet. Tout en haut de son programme, il met le travail. "Je suis le candidat du travail", a-t-il martelé, tout simplement dit-il parce que "le travail, c’est l’émancipation, le travail, c’est ce qui donne une place à chacun dans la société, et le travail, c’est précisément ce qui manque dans notre pays". Le travail est historiquement une thématique qui appartient à la gauche, mais que la gauche s’était fait subtiliser par la droite, et notamment par Nicolas Sarkozy en 2007, qui avait brandi la valeur "travail". Alors, côté libéral, Emmanuel Macron veut poursuivre, amplifier et surtout simplifier la politique de l’offre, en transformant la fameux CICE, en baisse pérenne de charges, tout simplement parce ce que la compétitivité des entreprises françaises reste encore très largement un sujet qui est devant nous. Côté libéral, encore, il veut faire primer le contrat sur la loi, décentraliser au maximum le dialogue social au niveau de la branche et de l’entreprise, il revient à l’esprit de ce qu’avait porté historiquement la deuxième gauche de Michel Rocard et la CFDT, notamment contre Martine Aubry et la manière très verticale dont les 35 heures avaient été appliquées, même, si très habilement, Emmanuel Macron ne touche pas frontalement à ce totem de la gauche.
Emmanuel Macron veut refonder notre Etat providence
Côté social, Emmanuel Macron fait plusieurs promesses ; d’abord un coup de pouce au pouvoir d’achat, en supprimant les cotisations chômage et maladie payées par les salariés, qu’il compense en augmentant légèrement la CSG, dont la base est beaucoup plus large. Mais surtout il dessine tout un système de nouvelles sécurités économiques pour les personnes, un filet de sécurité beaucoup plus large que ce qui existe aujourd’hui, un système individualisé, qui accompagne chacun dans les moments critiques de sa vie professionnelle, en assurant un droit à la mobilité, une aide, et surtout des temps de formation, à travers ce qu’il a appelé un nouveau service public de l’éducation et de la formation professionnelle. Et derrière ces nouvelles sécurités, Macron veut clairement refonder notre Etat providence, créé au lendemain de la Seconde guerre, et qui ne joue plus vraiment son rôle et accumule les dettes depuis la fin des Trente Glorieuses. Dans l’esprit et dans la méthode, dans la cohérence, on est à la fois très loin d’Arnaud Montebourg, mais aussi très loin de François Fillon.
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