Le décryptage éco. À partir de 2020, les heures supplémentaires seront exonérées
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a confirmé dimanche l’exonération des heures supplémentaires d'ici deux ans. Le décryptage de Fanny Guinochet.
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Les cotisations sur les heures supplémentaires vont être supprimées, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, dimanche 11 mars, sur CNews. Attention, ce n'est pas pour tout de suite. Il va falloir attendre deux ans, soit 2020, ce qui ne représente pas un changement par rapport au calendrier annoncé par Emmanuel Macron durant sa campagne. La mesure était dans son programme et inscrite plutôt pour la deuxième partie du quinquennat.
L’exonération des heures supplémentaires est très marquée politiquement. Le premier à l'avoir lancé est Nicolas Sarkozy en 2007. C’était l’emblème de son slogan : "Travailler plus pour gagner plus." Il s'agissait d'une façon d’inciter les salariés à faire plus d’heures et de contourner les 35 heures. En 2010, François Hollande avait pris la décision de la supprimer.
En quoi cela consiste concrètement ?
Cette décision instaure, à partir de 2020, que l’argent gagné en heures supplémentaires est exonéré d'impôts sur le revenu, tandis que les cotisations salariales et patronales sont réduites. Dans cette histoire, salariés et employeurs sont gagnants, d’où le franc succès du dispositif quand il avait été mis en place. En ce temps-là, près de 9 millions d’actifs en avaient bénéficié. Ils avaient ainsi pu arrondir leur fin de mois de quelques centaines d’euros, ce qui n’est pas rien.
Là, le gouvernement garderait cet esprit, avec une différence toutefois par rapport à 2007. L'équipe emmenée par Edouard Philippe dit vouloir "désocialiser" les heures supplémentaires. Cela signifie que ni l’employeur ni le salarié ne paieront de cotisations.
Pourquoi attendre 2020 ?
Deux raisons essentielles sont à l'origine de la date de mise en application. La première est le coût que cela représente pour l'État. Cette défiscalisation est estimée à 3,5 milliards par an. Benjamin Griveaux l’a répété : "La France a une trajectoire budgétaire à tenir, des engagements pris vis-à-vis de nos partenaires européens." L’objectif du gouvernement est bien de ramener le déficit public français sous la barre des 3% du PIB.
La seconde raison est le chômage. En période de reprise d’activité, avec ce dispositif avantageux, un employeur va être tenté de faire réaliser plus d’heures aux équipes qu’il a déjà plutôt que d’embaucher de nouvelles personnes. Or, la baisse du taux de chômage à 7% est une des priorités d’Emmanuel Macron.
Pourquoi des voix demandent qu’on avance la mesure ?
Certaines voix s'élèvent pour demander que la date de mise en applications des heures supplémentaires soit avancée. C’est le cas de députés de la majorité comme Brigitte Bourguignon, présidente de la commission des affaires sociales, étiquetée La République en marche. Cette mesure peut profiter à la fonction publique alors qu’un débat sur la cagnotte fiscale du gouvernement apparaît, que la grogne des Français monte sur le pouvoir d’achat, notamment du côté des fonctionnaires. On n’a pas fini d’entendre parler des heures sup défiscalisées ou "désocialisées". Pour le moment, le gouvernement tient bon sur le calendrier. Reste à savoir jusqu’à quand ?
Le chiffre du jour : Plus d’un milliard de dollars, c’est ce que rapporte le film Black Panther après quatre semaines d’exploitation au box-office. L'adaptation en film des aventures du premier super-héros noir de l'univers Marvel bat tous les records. Et on a appris ce week-end qu’il y allait y avoir une suite.
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