L’Arabie Saoudite : pays de tous les dangers
Un pays est, à lui seul, un concentré de tous les maux de la planète, islamisme radical, crise économique, instabilité politique, quel est ce mystérieux pays ?
Cepays c’est l’Arabie Saoudite, 30 millions d’habitants, premier producteur et exportateur mondial de pétrole, le plus grand pays du Moyen Orient par sa superficie. L’Arabie saoudite vit aujourd’hui sur un volcan et le royaume est dans le collimateur de la communauté internationale :
D’abord, depuis l’ouverture de la COP21, l’Arabie Saoudite est montrée du doigt, ce temple du pétrole fait bien peu pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, c’est l’un des plus mauvais élèves, sa contribution est arrivée parmi les dernières et elle a été jugée, unanimement, très médiocre. Les engagements du royaume sont en la matière aussi flous que symboliques.
Mais il y a plus grave. Toute l’économie du royaume repose sur une activité quasi-unique, le pétrole. Et le prix du baril a dévissé depuis dix huit mois, il se négocie sur les marchés à peine au dessus des 40 dollars, soit deux fois et demi moins cher qu’au premier trimestre 2014. Du coup, c’est une bonne nouvelle pour nous pays importateurs, nous regagnons de manière inespérée du pouvoir d’achat, mais c’est une nouvelle désastreuse pour toutes les économies du Golfe qui sont désormais dans le rouge. Le manque a gagné atteint pour cette seule année 400 milliards de dollars par rapport à 2014. C’est colossal. Et même si certains pays comme le Qatar, le Koweit ou les Emirats arabes unis ont les poches si profondes qu’ils peuvent voir venir, l’Arabie Saoudite, elle, est beaucoup plus fragile.
Le FMI a tiré la sonnette d’alarme cette semaine
Et oui, quand nous, en Europe, on se bat douloureusement pour éviter de trop dépasser la limite des 3% de déficit budgétaire et bien le FMI a annoncé que l’Arabie Saoudite afficherait en fin d’année un déficit de ses comptes publiques de plus de 21% de son PIB, un boulet que le royaume pourrait trainer pendant des années. Pour bien comprendre il faut préciser que 85% des recettes budgétaires proviennent du secteur pétrolier comme 80% de ses recettes d’exportations. C’est dire la vulnérabilité du pays, surtout quand on sait que personne ne voit remonter le prix du pétrole avant plusieurs semestres. En fait l’Arabie Saoudite est emblématiques de ces pays producteurs, englués dans la rente, et incapables d’imaginer et de construire une réelle diversification économique, une alternative qui un jour pourrait prendre le relais de l’or noir. Un grand plan d’investissements a bien été conçu mais il tarde à produire des effets concrets et tangibles.
Peut-il y avoir un risque social et politique en Arabie Saoudite ?
Oui, il y a déjà un risque identifié : la famille royale avait tenté d’acheter la paix sociale ces dernières années en multipliant les dépenses publiques, en subventionnant la consommation des saoudiens. L’Arabie Saoudite ne pourra pas tenir des années sur ce rythme. Il faudra bien réduire les dépenses au risque de provoquer de nouvelles tensions.
Il faut ajouter que le royaume vit actuellement des soubresauts politiques importants : en coulisse, différents clans de la famille royale s’affrontent dans d’impitoyables rivalités, comme jamais sans doute depuis la naissance du pays en 1932. A cette situation préoccupante, il faut ajouter l’enlisement de l’armée saoudienne dans la guerre au Yémen, des attentats réguliers perpétrés par Daech ou al Qaïda. Il y a comme un violent effet boomerang : l’Arabie Saoudite n’est pas pour rien dans le développement d’un islamisme radical dans tout le Moyen Orient qu’elle a largement financé ces dernières décennies.
Vous l’avez compris, le rôle et la responsabilité du roi Salman dépassent de très loin les seuls enjeux du royaume.
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