La France présente-t-elle un risque de faillite ?

Dans son intervention de dimanche sur les quatre chaînes d'information, François Bayrou a, une fois de plus, tenu à faire de la pédagogie sur notre situation économique et a mis une fois encore, l’accent sur le principal problème économique de la France : sa dette.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre François Bayrou lors de l'interview aux quatre principales chaînes d’information en continu pour défendre son budget, dimanche 31 août 2025. (MARC OLLIVIER / MAXPPP)
Le Premier ministre François Bayrou lors de l'interview aux quatre principales chaînes d’information en continu pour défendre son budget, dimanche 31 août 2025. (MARC OLLIVIER / MAXPPP)

Selon le Premier ministre, lors de son interview sur les chaînes d'information, dimanche 31 août 2025, "le problème vital" du pays est sa dette colossale, 3 350 milliards d'euros, soit plus de 113% du PIB, le produit intérieur brut, la richesse que nous produisons. La menace qui pèse le plus sur l'avenir des Français, ce sont les taux d'intérêt qui remontent.

Mi-août 2025, le pays a emprunté à un niveau plus élevé que la Grèce et le taux d'emprunt à 10 ans de la France (3,50 %) se rapproche de celui de l'Italie (3,57 %), pays longtemps considéré comme le mauvais élève de l'Union européenne.

Le risque d'une économie française qui s'étouffe doucement

La charge de la dette, c'est-à-dire les seuls intérêts à rembourser, augmente très vite : ils sont passés de 40 milliards d'euros, en 2023, à 66 milliards en 2025 et ils pourraient s'élever à 75 milliards en 2026, selon les projections du gouvernement. Ce poste de dépense sera alors largement devant le budget de l'Éducation nationale ou la Défense. Le risque est donc que l'économie française s'affaiblisse peu à peu, s'étouffe doucement. D'où l'appel, dimanche 31 août, de François Bayrou de sortir la France "de la malédiction immédiate de la dette".

Cependant, la situation ne comporte pas de risque de faillite à court terme. C'est d'ailleurs pour cela que le discours très anxiogène du Premier ministre est très critiqué par les milieux d'affaires et les économistes. Cela risque de créer de la panique, de freiner encore un peu plus l'investissement des entreprises et la consommation des ménages. Cette semaine, on a même vu des petits épargnants retirer leur argent de leurs comptes.

L'hypothèse peu probable d'une intervention du FMI

Le fait d'agiter l'hypothèse d'une intervention du FMI, brandie par certains responsables politiques, y compris au sein du gouvernement, est en réalité peu probable. Notre pays a des atouts : La France n'est pas la Grèce. Elle est un pilier de l'Europe, l'épargne privée est très – voire trop - élevée, on est capable de lever l'impôt, on a une main-d’œuvre qualifiée, un système bancaire solide. D'ailleurs, c'est presque une protection : notre système bancaire et notre économie sont très interconnectés au reste des pays européens. Personne n'a donc intérêt à ce que nous décrochions.

En revanche, pas de miracle : là où François Bayrou a raison, c'est qu'il faut absolument réduire nos dépenses. La question centrale est de savoir à quelle hauteur et à quel niveau. Une question qui se posera aussi au successeur de François Bayrou.

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