L'euro bientôt plus fort que le dollar ?

Le monde économique est en train de se fracturer. La présidente de la banque centrale européenne, Christine Lagarde, y voit une opportunité pour l’euro face au dollar.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'euro peut-il détrôner le dollar ? (photo d'illustration). (IMAGEBROKER/DAD FOTOS / IMAGEBROKER.COM / VIA MAXPPP)
L'euro peut-il détrôner le dollar ? (photo d'illustration). (IMAGEBROKER/DAD FOTOS / IMAGEBROKER.COM / VIA MAXPPP)

La politique très protectionniste mais aussi très imprévisible de Donald Trump peut favoriser l'euro, selon Christine Lagarde. Les investisseurs qui ont l’habitude de mettre leurs actifs aux États-Unis, se disent que le pays n’est plus très stable, que les bourses ont vite fait de vaciller. Ils n’ont plus confiance et cherchent à investir ailleurs. Et comme il n’y a pas beaucoup d’options, entre une Chine totalitaire et la Russie de Poutine, l’Europe apparaît comme une zone où les droits et les règles sont respectés, sans trop d’instabilité politique, ni de surprises, bref, où placer son argent est plutôt sans risque

Selon Christine Lagarde, l’euro, qui reste la deuxième monnaie dans le monde, peut donc tirer son épingle du jeu face à un dollar américain qui a longtemps joué les valeurs refuge mais dont la valeur décline. Mais de là à ce que l'euro détrône le dollar, on en est encore loin. L’euro ne représente aujourd’hui que 20% des réserves de change contre près de 60% pour le dollar américain. La marche est donc haute. Et le billet vert conserve un rôle central dans le paysage monétaire ne serait-ce que parce que les États-Unis restent encore de loin la première puissance économique mondiale.

Besoin de géants de la finance européens

Mais, il y a bien une fenêtre de tir pour l’euro, pense également François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la banque de France, un vrai potentiel. En revanche, croire que la monnaie européenne puisse détrôner immédiatement le dollar, relève de l’illusion parce que l’Europe fait figure de petits bras avec ses 27 pays membres, son organisation fragmentée, ses réglementations nationales qui bloquent, par exemple, la création de produits d’épargne européens.

On parle depuis longtemps d’une union bancaire indispensable pour que l’Europe puisse capter des milliards d’euros d’investissement mais c’est un véritable  serpent de mer. Et puis, pour attirer les capitaux étrangers, il faut aussi des géants de la finance, or, les regroupements de banques européennes se font au compte-gouttes. Par exemple, le Crédit mutuel a racheté la banque allemande OLB, BNP Paribas a absorbé AXA IM, mais, même avec ces concentrations, on est très loin de la taille des géants américains. Bref, si on veut que l’euro ait une chance de détrôner le dollar, il faut que l’Europe mette un coup d’accélérateur.

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