Budget 2026 : François Bayrou prépare une réforme du marché du travail

François Bayrou présente mardi les grandes lignes de son budget 2026. Il doit faire plus de 40 milliards d’euros d’économies et pour cela, il a notamment en ligne de mire l'assurance-chômage et les jours fériés.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre François Bayrou, le 6 juin 2025. (SYLVAIN THOMAS / AFP)
Le Premier ministre François Bayrou, le 6 juin 2025. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Le Premier ministre doit lancer mardi 15 juillet deux chantiers pour économiser quelques milliards d’euros. Les deux concernent le marché du travail que François Bayrou trouve encore beaucoup trop rigide, pas efficient.

Le premier chantier concernera l’assurance-chômage. Le Premier ministre veut durcir une nouvelle fois les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi pour les inciter à reprendre un job plus rapidement. Il a aussi en ligne de mire les ruptures conventionnelles, ce dispositif qui permet au salarié et à l’employeur de se séparer sans litiges, qui ouvre des droits au chômage mais absorbe un quart des indemnités versées par France Travail. L’exécutif considère qu’il y a des abus.

Le deuxième chantier de réforme concerne le temps de travail que le Premier ministre veut assouplir. Il veut faire sauter, par exemple, le plancher hebdomadaire de 24 heures minimales du temps partiel ouu encore de faciliter le travail du dimanche, ou même le travail les jours fériés notamment pour certaines professions comme les boulangers. Plus globalement, le nombre de jours fériés pourrait aussi être revu à la baisse, la France en compte 11. Au nom de la solidarité, pour la défense notamment, certains jours pourraient ne plus être chômés et être transformés en jours de solidarité pour financer l’effort de guerre. Le programme semble assez vaste.

Un "big bang" social

Une certitude : François Bayrou entend proposer un véritable "big bang" social. Mais, avant, il faut qu’il sollicite les partenaires sociaux car, conformément à la loi Larcher de 2007, tout projet gouvernemental de réformes dans les domaines des relations du travail et de l'emploi doit d'abord comporter en amont une phase de concertation. C'est une obligation. François Bayrou va donc proposer aux syndicats et au patronat de les recevoir très vite, ces prochains jours, pour lancer des négociations sur ces sujets à la rentrée. Mais pas sûr que ces derniers soient très allants, après le conclave retraite, pour se retrouver de nouveau dans un cycle de négociation, surtout sur des sujets très clivants. Les syndicats ont exprimé à plusieurs reprises leur opposition à toute nouvelle réforme de l’assurance chômage, a contrario, le patronat y est plutôt favorable. Et sur le volet temps de travail, ce ne sera guère plus facile.

Si les partenaires sociaux ne trouvent pas des points d’accord, le gouvernement pourra reprendre la main. Les  parlementaires auront aussi leur mot à dire. Quant à l’opinion publique ? Dans le passé, les réformes de l’assurance chômage ont peu mobilisé. Les Français sont prêts à descendre dans la rue pour préserver l’âge de départ à la retraite mais pas pour défendre les chômeurs.

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