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Témoignages
Guerre en Ukraine : "Je vais essayer de survivre jusqu'à la fin de la guerre", confie un futur soldat ukrainien en formation au Royaume-Uni
En attendant le coup d'envoi officiel de la contre-offensive ukrainienne, Kiev a besoin de nouvelles armes, mais aussi de soldats. Des recrues, très souvent inexpérimentées, se forment justement au Royaume-Uni. Reportage.
Tout se passe dans le nord de l’Angleterre, dans un immense camp d’entraînement de la belle campagne anglaise. Les autorités interdisent de donner plus de précisions. Aucun nom, pas de photo à visage découvert : les recrues doivent rester anonymes. Elles sont Ukrainiennes et viennent se former ici pendant cinq semaines, sans jamais sortir de la base. Depuis un an, 15 000 soldats ukrainiens y ont déjà été formés.
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Cette formation est décisive. Et elle l'est encore plus alors que l'Ukraine annonce lundi 5 juin avoir débuté sa contre-offensive contre la Russie. Pour la mener, elle aura besoin d’encore plus de troupes.
Avant, ces hommes étaient traducteur, comptable ou livreur. Quand la Russie a envahi l’Ukraine, leur vie a basculé. Ils se retrouvent désormais en treillis entourés de militaires professionnels. Ils s'entraînent par exemple à prendre possession d’un hôtel de quatre étages tombés aux mains de l’ennemi. Cachés derrière un talus, les Ukrainiens progressent sous les tirs et les explosions dans un faux village entièrement reconstitué. Ils lancent des grenades pour faire des écrans de fumée afin de se rapprocher, puis par petits groupes, ils partent à l’assaut du bâtiment. Ils sécurisent complètement chaque niveau avant de faire venir des renforts et de monter à l’étage suivant.
Aucun exercice n'est choisi au hasard
Lors de cet exercice, les balles et les grenades sont évidemment factices. Des soldats britanniques les accompagnent, les corrigent. Ces apprentis guerriers suivent leurs enseignements depuis près de trois semaines. "J’apprends à manier les armes, à les entretenir. On m’enseigne aussi des éléments tactiques : comment patrouiller, comment couvrir ses alliés, se protéger sur le champ de bataille... Plein d’exercices différents", explique l'un d'eux.
À quelques kilomètres de ce site, une tranchée a été creusée dans un vaste champ. C'est la réplique exacte d’une tranchée russe détectée par satellite. Les militaires ukrainiens, recroquevillés, progressent pour repousser l’ennemi. Ils font eux-mêmes le bruit des balles et jettent des grenades qui n’explosent pas. Aucun exercice n'est choisi au hasard. "Nous basons notre entraînement sur les retours que nous avons du commandement en Ukraine sur ce qui est vital. Les premières semaines, nous leur apprenons les bases et ensuite nous passons beaucoup de temps sur les tranchées, sur la guerre en milieu urbain. Nous privilégions ce qui est le plus utile et ce qui augmente leurs chances de survie sur le champ de bataille", détaille le 2 e lieutenant Turton, qui fait partie des superviseurs.
Toutes les recrues ont bien à l’esprit que les exercices sont le plus réaliste possible. L’armée n’hésite pas à faire appel à des figurants. Les apprentis soldats ont, par exemple, découvert un unijambiste recouvert de faux sang, comme une vraie victime de bombardement. Un blessé qu’il faut prendre en charge, sans se laisser déborder par les émotions.
"J’essayais d’éviter l’armée le plus possible"
"Maintenant, j’ai une plus grande raison de vivre. Quelque chose à protéger et pour lequel me battre"
Une recrue ukrainienne en formationà franceinfo
Trois autres bases anglaises accueillent des Ukrainiens et parmi eux, un peu plus de 10% seulement ont une expérience militaire. Ils reçoivent des formations prodiguées par des instructeurs britanniques, mais aussi norvégiens, australiens, suédois… Il y a, au total, dix armées différentes. Ces futurs soldats ont cinq semaines pour apprendre à survivre et à combattre. Pour certains, l’entraînement se prolonge s’ils se destinent à devenir gradés, mais l'objectif est bien ensuite de retourner en Ukraine et de prendre les armes qui seront, cette fois, réelles.
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