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Reportage
"C'est ce qui nous reste de résistance" : un an après la mort d'Hassan Nasrallah, le Hezbollah garde des milliers de partisans au Liban
Hassan Nasrallah est mort dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, le 27 septembre 2024. Plusieurs milliers de personnes ont commémoré sa mort dans un quartier de la capitale libanaise, malgré les avertissements des autorités locales.
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Dans un quartier de Beyrouth, environ 300 manifestants se sont réunis jeudi 24 septembre pour commémorer le premier anniversaire de l’attaque israélienne de bippers, qui, en piégeant ces objets destinés au Hezbollah, a fait des milliers de blessés dans le pays et plusieurs morts civiles. "Nous traversons un moment politique très dangereux ! Nous attendons toujours une réponse patriotique et responsable de la part des autorités !", indique une femme à travers un mégaphone, près d'un an après la mort de l'ancien leader du groupe islamiste, Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre 2024 par une frappe israélienne.
Devant celle qui prend la parole, un parterre de drapeaux : ceux du Hezbollah, mais aussi de ses alliés. L’organisation n’est pas seule au Liban, c’est ce qu’elle veut montrer. Ali Ibrahim, a perdu une partie du nez et son visage est encore couvert de cicatrices. "J’ai perdu mes deux yeux dans l’attaque des bippers. Mais ici, nous voulons montrer une chose à nos ennemis israéliens : ils ont voulu affaiblir notre résistance, mais au contraire, nous allons la rendre chaque jour un peu plus forte et déterminée !"
Car si l'organisation pro-iranienne est affaiblie militairement, elle continue de refuser de rendre les armes comme l’exige l’Etat libanais. Les commémorations de la guerre se transforment ainsi en véritable tribune politique.
"Nasrallah nous a montré que la mort valait mieux que la soumission"
Si le Hezbollah n’est pas à l’origine du rassemblement jeudi, il a pourtant déjà prévu de les multiplier. À quelques kilomètres de la manifestation, dans son fief de la banlieue sud, le Hezbollah tient une grande conférence de presse. Un homme est en train d’énumérer au micro tout ce qui sera organisé pour commémorer l’année de guerre avec Israël. "Nous annonçons que d'immenses évènements rendront hommage au 'Maître des martyrs' : Hassan Nasrallah. Lui qui nous a montré que la mort valait mieux que la soumission ! Qu’il voit notre fidélité jusqu’à la victoire !", annonce-t-il.
Le Hezbollah a mis beaucoup d’argent, avec 18 rassemblements massifs dans tout le pays. Depuis que la guerre avec Israël l’a affaiblie et a fait des ravages au Liban, l’État libanais a demandé le désarmement du Hezbollah avant la fin de l’année. L’organisation s’y refusait, et ce qu’elle est en train d’annoncer en réalité, c’est une grande campagne d’influence nationale.
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Dans un café à l’ouest de Beyrouth, la télé libanaise diffuse un reportage sur une controverse qui agite le pays. Le lieu se situe face à l’un des lieux les plus touristiques de la ville, Raouche : deux grands îlots de calcaires devenus un symbole de la capitale. Et d'ici à deux heures, le Hezbollah a juré qu'il réunira une flotte et projettera des portraits de ses anciens leaders sur le site. Au loin, on entend déjà des sympathisants qui se rassemblent.
Le problème, c’est que les autorités ont interdit toute projection et limité le rassemblement à 500 personnes. Mais au coucher du soleil autour de nous, ils sont déjà des milliers, l’armée est dépêchée tout autour et l’ambiance est très tendue. Un nouveau slogan vise directement le Premier ministre libanais, le traitant de sioniste et de traître.
"Si on se réunit ici, c’est pour montrer à tout le monde à quel point la figure d'Hassan Nasrallah compte pour nous."
Renda, une mère de famille libanaise présente aux commémorationsà franceinfo
Renda est mère de famille et dit ne jamais voter pour le Hezbollah. Quand on lui demande pourquoi elle vient, sa réponse est simple : "Parce que mon village est occupé par Israël, ma maison a été détruite. Le Hezbollah, c'est ce qui nous reste de résistance, de soutien à la Palestine. Je veux que cela reste".
C’est sur ce sentiment d'insécurité et les traumatismes des guerres passées que le Hezbollah puise encore ses dernières forces. Finalement, malgré l’interdiction, l’immense portrait de Nasrallah apparaît. Des cris de joie éclatent dans la foule. On savait que le Hezbollah était encore capable de rassembler, mais avec ces commémorations, la formation envoie un message : il est capable de mobiliser contre les autorités. Et que de l’intérieur du pays, il est déjà prêt à une véritable confrontation.
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