"Il faut que le geste soit précis, efficace" : dans les coulisses de la préparation des astronautes avant leur départ dans l'espace
Au printemps prochain, Sophie Adenot s'envolera pour six mois à bord de l'ISS, la station spatiale internationale. Elle raconte son entraînement.
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L'astronaute Sophie Adenot, qui sera la deuxième femme française à aller dans l'espace après Claudie Haignere, poursuit son entraînement. Au printemps prochain, elle s'envolera pour six mois à bord de l'ISS, la station spatiale internationale. Mardi 8 juillet, à l'occasion d'un passage éclair à Paris, Sophie Adenot a pris le temps de rencontrer des journalistes et des scientifiques, au siège de l'agence spatiale européenne.
Tout juste rentrée des Etats-unis, et à la veille de repartir en Allemagne, l'astronaute, qui vient de fêter ses 43 ans, est apparue très souriante dans sa veste bleue de l'agence spatiale européenne. Elle a détaillé avec énergie le détail de ses journées d'entraînement. Un entraînement très international qui se déroule à la fois a Houston, Montreal, Tokyo ou Cologne : "Les journées d'astronautes commencent parfois à 6 heures, parfois on a des journées entières de simulation où on va simuler une journée opérationnelle sur l'ISS, on va faire des tâches différentes", précise celle qui est également colonel de l'Armée de l'air et de l'espace.
"Dans tous les cas, même pour les journées qui commencent à 6 heures, c'est sport avant. Même s'il faut que je me lève à 4 heures du matin, ça commence toujours par au moins une heure et demie de sport."
Sophie Adenotà franceinfo
"Quand on est dans une préparation de mission spatiale, on est 100% dans l'aventure", conclut Sophie Adenot. Parmi les aspects les plus exigeants de cette aventure, il y a l'entraînement aux sorties dans le vide spatial. Il faut apprendre à connaître son scaphandre sur le bout des doigts, l'arrivée d'oxygène, l'évacuation du CO2, la régulation de la température, les moyens de communication...
Des entraînements en piscine sur une maquette en taille réelle
Ces entraînements se font en piscine, sur une durée d'au moins six heures, sur une maquette de l'ISS en taille réelle : "Ce à quoi on nous forme en piscine, c'est la mémoire musculaire. C'est un peu comme quand on entre dans une salle qu'on connaît bien, on allume le bouton de la lumière sans regarder, on sait exactement où il est, le geste est précis, etc. Tous les gestes qu'on fait en sortie extra-véhiculaire, c'est pareil, il faut que le geste soit précis, efficace. D'où l'importance de cette maquette à l'échelle 1 dans la piscine."
Le plus éprouvant, selon elle, dans cette préparation pour un départ vers l'ISS, Sophie Adenot confie que de façon un peu inattendue, ce n'est pas la préparation physique ou psychologique ou technique. Pour elle, c'est autre chose : "Pour moi, c'est ce qui est du domaine médical parce que je suis scientifique mais dans le domaine technologique, technique. Un pilote, opérateur de machine complexe, ça,il n'y a pas de soucis. Mais tout ce qui est médical c'est un peu plus déroutant. Apprendre à arracher une dent... Une autre fois, dans mon planning, il y avait marqué 'Procédure hémato', un truc comme ça... Je ne savais pas trop dire ce que j'allais faire. Et en fait, c'était la première fois qu'on me faisait faire une prise de sang sur moi-même."
"Les capacités de progression de l'être humain sont incroyables. Même quand on sort un peu de sa zone de confort, on arrive à progresser et à faire tout ce qu'on nous demande, donc c'est chouette."
Sophie Adenotà franceinfo
Sophie Adenot va aussi s'entraîner à mener des expériences scientifiques dans l'espace. Sa formation aux expériences scientifiques n'a pas encore commencé. Une session de préparation aura lieu notamment en Allemagne, à l'automne notamment. Mais ces expériences scientifiques font partie du quotidien des astronautes dans l'ISS.
Une expérience scientifique conjointe avec 4 500 établissements scolaires
Rémi Canton, chef de projets vols habités au CNES précise : "On a prévu pour Sophie un programme de sept nouvelles expériences, centrées autour de l'échographie osseuse. Et également avec un prototype de combinaison intra-véhiculaire qu'on commence à tester..."
"Le dernier volet, comme on profite du côté ambassadeur de l'astronaute avec une expérience éducative destinée à embarquer les jeunes et les enseignants. L'idée c'est de faire germer des graines et d'observer les effets de l'apesanteur sur la croissance du système racinaire et également l'influence de la lumière", conclut le chef de projets.
Près de 4 500 établissements scolaires du primaire au lycée devraient participer à cette expérience en faisant germer ces deux mêmes espèces de plantes sur terre. Les inscriptions sont déjà ouvertes mais le projet ne démarrera qu'au printemps prochain, à l'arrivée de Sophie Adenot dans l'ISS.
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