Vente à perte de carburants : la mesure a du plomb dans l'aile
Les grands distributeurs de carburant ont été reçus mardi à Bercy et ils sont réservés sur la vente à perte que le gouvernement autorisera dès le mois de décembre.
Les distributeurs de carburants sont pour le moins réservés à l'idée de perdre de l'argent. Les hypermarchés étaient reçus mardi 19 septembre à Bercy par Bruno Le Maire. Du côté de TotalEnergies, c'est déjà non. Patrick Pouyanné l'a dit mardi à Quotidien : il ne descendra pas plus bas que son plafond d'1 euro 99 le litre. Les stations indépendantes ne sont pas emballées non plus, Bercy leur a donc promis de compenser leurs pertes sur justificatif d’une baisse de leur chiffre d’affaires.
La vente à perte du carburant ne sera de toute façon pas obligatoire. Bruno le Maire a redit mardi aux gros distributeurs que ce serait facultatif. "Les Leclerc, Carrefour se posent en champions du pouvoir d'achat, qu'ils saisissent l'occasion", martèle le gouvernement qui veut partager avec eux le fardeau de l'inflation. "Ce sont eux qui ont commencé à dire qu'ils regrettaient de ne pas pouvoir vendre à perte", explique un conseiller qui exhume les tweets du patron de système U.
Aujourd'hui personne ne peut dire combien l'idée d'Élisabeth Borne fera économiser aux automobilistes car si les distributeurs ne jouent pas le jeu, la ristourne n'existera pas. Il suffit d'un seul qui lance le mouvement, c'est l'espoir du gouvernement, et les autres seront obligés de suivre. Il y a encore du temps pour convaincre : la vente à perte ne sera autorisée que début décembre.
D'où vient le chiffre avancé de 47 centimes de ristourne
Tout avait mal commencé avec un premier chiffre donné dimanche : jusqu'à 47 centimes de remise par litre. Les macronistes invités dimanche dans les médias ont utilisé ce chiffre pour assurer le SAV de l'annonce de la Première ministre dans Le Parisien. Olivier Véran arrondit même à la hausse avec "quasiment un demi-euro" de remise potentielle. Dès dimanche après-midi, pourtant, à Bercy, certains tiquent sur ce chiffre qui ferait des distributeurs de grands philanthropes. Lundi matin, Bruno Le Maire ne "s'engage pas sur un chiffre qu'il n'est pas certain de tenir."
Ces 47 centimes ne sont pourtant pas sortis du chapeau des députés et ministres en plateaux. C'était dans les éléments de langage fournis samedi par Matignon, qui a travaillé avec Bercy. Élisabeth Borne avait acté le principe de la vente à perte avec Bruno Le Maire mercredi soir. Aucun chiffre n'est évoqué à ce moment-là, car le gouvernement ne peut pas imposer des tarifs. Mais dans les éléments de langage, les 47 centimes sont ajoutés, basés sur ce calcul d'un haut fonctionnaire : si on fait 25% de marge sur un litre à quasiment 2 euros, cela donne ce résultat théorique.
Un chiffre que certains trouvent "farfelu" et potentiellement "décevant pour les français si le prix à la pompe ne baisse que de 5 centimes". "L'erreur a été de donner un chiffre", admet un communicant du gouvernement, ajoutant : "tout le monde est responsable quand ça ne part pas droit".
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