Pour le ministre de la Fonction publique, l'opération réconciliation avec les fonctionnaires passe par LinkedIn

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Laurent Marcangeli, ex-patron des députés Horizons, et ministre de la Fonction publique dans le gouvernement Bayrou, tente de reconquérir les agents publics, quelque peu bousculés par son prédécesseur, en s'appuyant sur le réseau professionnel LinkedIn. Quitte à se désavouer sur certaines mesures.

Victoria Koussa

Radio France

Publié le 24/01/2025 07:58 Mis à jour le 24/01/2025 08:08

Temps de lecture : 2min

Le nouveau ministre de la Fonction publique Laurent Marcangeli veut séduire les fonctionnaires en passant par la plateforme LinkedIn. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

C'est l'émissaire d'Édouard Philippe au gouvernement. Laurent Marcangeli, ancien président du groupe Horizons à l'Assemblée nationale, se lance dans une opération de séduction des fonctionnaires. Après leur avoir dit "je vous aime" lors de sa prise de fonction jeudi 26 décembre 2024, le ministre de la Fonction publique a décidé d'utiliser LinkedIn, réseau social professionnel, pour ouvrir le dialogue, directement, avec ses agents. La démarche détonne, puisque les politiques communiquent essentiellement sur Tiktok, Instagram. Un créneau à prendre pour son équipe. Qui dit fonctionnaires, dit salariés, donc dit LinkedIn.

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Dans son premier post, l'élu corse s'adresse à eux. "Si vous êtes policier, soignant, (...) bibliothécaire, juriste, dans le secteur public (...) je suis votre ministre (...) dites-moi ce que vous voulez voir et j'y réponds", écrit-il. Dans la centaine de commentaires, il y a, par exemple, un secrétaire général de sous-préfecture qui le remercie pour sa démarche qu'il juge "trop rare", lui fait part de quelques priorités, comme "rendre attractive la fonction publique". Le ministre qui, nous dit-on, a l'application sur son téléphone, lui répond : "Je partage les mêmes priorités". On reste quand même loin des députés influenceurs qui cumulent des centaines de milliers d'abonnés, il n'en a pour l'instant que 7 000, "2 000 de plus en quelques jours", tient à préciser l'un de ses collaborateurs.

Un simple coup de com' ?

De la communication politique, certes. Mais qui servirait avant tout à "lutter contre le fonctionnaire bashing", d'après son entourage, qui assure que les actes suivront, sur la question de la rémunération et de l'attractivité du métier, notamment. À voir s'il y aura du concret. Le ministre s'est, en effet, engagé à revenir sur les trois jours de carence de son prédécesseur, Guillaume Kasbarian. Une mesure, débattue en ce moment au Parlement, qu'il avait pourtant défendue quelques semaines plus tôt, quand il était encore député.

Se désavouer, pour profiter d'un boulevard laissé par Guillaume Kasbarian. Ce dernier a braqué les fonctionnaires, Sophie Binet de la CGT allait jusqu'à dire qu'il les détestait. Laurent Marcangeli peut donc devenir celui qui met de la pommade,alors qu'il y a en France près de six millions de fonctionnaires. Comme les jours de tous les ministres sont comptés, autant tenter de marquer le plus de points possibles. À voir si ces gestes et ces promesses passeront l'étape du budget.