Lutte contre les déserts médicaux : un plan dévoilé d'ici une dizaine de jours

Avec le budget, c’est l'une des autres grandes priorités que se fixe François Bayrou. Ce sera l'une des prochaines annonces du gouvernement mais le plan n'est pas encore finalisé.

Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre François Bayrou, le 10 avril 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Le Premier ministre François Bayrou, le 10 avril 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le Premier ministre  François Bayrou  a promis mardi 15 avril "des réponses efficaces, immédiates, concrètes". D'ailleurs en marge de sa conférence sur les finances, il a glissé à ses ministres : "J'ai des propositions particulièrement innovantes sur le sujet" des déserts médicaux, sans qu'on sache de quoi il s'agit. Son ministre de la Santé, Yannick Neuder, s'active en coulisses : il consulte les acteurs tout au long de ce mois d'avril, avant la présentation du plan prévue à la fin du mois, a priori le 25.

Le ministre compte pousser des idées qu'il avait déjà dans ses cartons : faire sauter ce qui reste du numerus clausus, le "numerus apertus", encore "trop restrictif" pour accueillir encore plus d'étudiants en 2e année de médecine. C'est la principale mesure d'une proposition de loi que Yannick Neuder, alors député, avait fait voter il y a un an et demi. Le texte n'a toujours pas été mis au vote au Sénat.

Docteurs juniors, passerelles, régularisation des Padhue...

Une autre idée est de faire revenir les étudiants francais partis se former à l'étranger, en créant des passerelles vers le système francais. Et pour aller vite, le ministre compte aussi agir par voie réglementaire pour régulariser plus facilement les Padhue, ces médecins étrangers qui occupent déjà de nombreux postes dans nos hôpitaux et actuellement soumis à un système de concours, qui deviendrait un simple examen, voir un avis du chef de service.

Yannick Neuder compte aussi concrétiser le principe des "docteurs juniors", ces internes qui effectueront une 4e année de médecine générale prioritairement dans les déserts médicaux. Le principe a déjà acté , mais  le décret n'a pas encore été pris, la faute notamment à la valse des ministres de la Santé depuis un an.

Non à conditionner l'installation d'un médecin

En revanche, le ministre de la Santé refuse pour le moment toute contrainte sur le lieu d'installation des médecins. Ce n'est "pas la bonne solution" pour lui. Il s'est opposé à une disposition portée par 250 députés de presque tous les bords politiques, la proposition de loi dite Garot. Leur idée est de soumettre l'installation d'un médecin libéral à une autorisation de l'Agence régionale de santé : aucun problème pour s'installer dans un désert médical, en revanche, pour s'installer dans une zone déjà bien dotée, il faudrait attendre le départ d'un autre médecin.

La proposition a provoqué une levée de bouclier des syndicats de médecins et d'étudiants qui y voient une attaque à leur liberté d'installation. Une grève est d'ailleurs annoncée le 28 avril. Cela n'a pas empêché les députés de voter la disposition et de s’agacer : "Le gouvernement ferait mieux de s'appuyer sur nous et de ne pas détricoter ce que fait le Parlement dans un travail transpartisan", s'agace l'un des élus moteurs sur le sujet. "Avec ce gouvernement tout ce qui se passe en matière de santé est illisible et brouillon", ajoute un collègue député, particulièrement sévère alors qu'il est membre du bloc central.

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