Le télétravail pèse aussi sur la cohésion gouvernementale
Le Covid-19 change les relations entre collègues, ça on le sait. Ce que l’on sait moins, c’est que ça change aussi les relations entre cabinets ministériels, voire entre ministres.
La crise sanitaire a distendu le lien entre les membres du gouvernement. Et il y a une raison très pratique à cela : avant, il y avait un café informel après le Conseil des ministres, 15 minutes à 1h selon l’agenda. Et cela permettait aux ministres de discuter, de mieux faire connaissance, d’échanger des idées.
“C’est là que pouvaient surgir par exemple des idées de déplacements communs”, m’explique un familier de ces rendez-vous. Sauf qu’avec le Covid, ces rendez-vous ont été supprimés. Plus de discussion informelle à l’Élysée. Et parfois, plus d’Élysée du tout, une grande partie du gouvernement n’assiste plus qu’en visioconférence au Conseil des ministres du mercredi.
Conséquence directe : les ministres ne se voient plus. Ou plus pareil. Si les plus anciens d'entre eux gardent des relations de proximité avec leurs collègues, les derniers arrivés, nommés lors du remaniement de juillet dernier, peinent à cultiver des liens avec le reste de l'équipe gouvernementale.
Roulement des équipes
Ce constat vaut aussi pour leurs conseillers. Sur le ton de la blague, l'un d'eux confie attendre avec impatience de découvrir le vrai visage de ses collègues, le jour où plus personne ne portera de masque. Sans parler de la généralisation du télétravail, qui n'aide pas non plus à installer une atmosphère conviviale...
Tous les ministères, celui du Travail en tête, se vantent d’appliquer la consigne : un maximum de réunions en visioconférence, et des roulements d’équipes au bureau, avec des plannings à remplir pour savoir qui vient quel jour.
Cela étant, il ne faut pas imaginer non plus des cabinets surabondants en temps normal. Le ministère le plus fourni, l’Intérieur, compte 18 conseillers. C’est pas plus de quinze ailleurs. A 50% de présence, les distances dans les bureaux sont faciles à respecter.
Nouvelles réunions interministérielles
L’aspect le plus spectaculaire de la réorganisation sanitaire est sans doute la nouvelle configuration des RIM, les réunions interministérielles dans le jargon. Elles aussi se tiennent désormais à distance. Ces grandes réunions de coordination, qui pouvaient rassembler jusqu’à 60 personnes dans le monde d’avant, permettent de fluidifier le travail entre ministères.
“Aujourd'hui, plus personne ne met les pieds à Matignon, raconte un conseiller, ce qui veut dire que ceux qui sont arrivés en juillet n’ont parfois jamais vu leurs collègues en vrai.” L’absence de relationnel s’en ressent parfois dans les dossiers portés par deux administrations.
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