Le sort d'un élu de Mayotte scruté de près par l'entourage de Marine Le Pen

Le Conseil constitutionnel rend vendredi une décision qui intéresse l'entourage de l'ancienne patronne du Rassemblement national, à trois jours du jugement dans l'affaire des assistants parlementaires européens.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Marine Le Penle 4 mars 2025 à l'Assemblée nationale. (LP/OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)
Marine Le Penle 4 mars 2025 à l'Assemblée nationale. (LP/OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)

Un élu local doit-il ou non être déclaré immédiatement inéligible, quelles que soient les voies de recours qu’il utilise ? Les Sages vont se prononcer vendredi 28 mars au matin sur l’exécution provisoire d’une peine d’inéligibilité d'un élu mahorais, Rachadi Saindou, condamné notamment pour détournement de fonds publics. Ce qui fait évidemment penser à Marine Le Pen, dont le jugement est attendu lundi dans l’affaire des assistants parlementaires européens, même s'il n'y a pas de lien direct et que le cas de cet élu local est bien différent.

Son entourage peut malgré tout espérer en tirer profit. Si les Sages estiment que ce qui arrive à cet élu mahorais est contraire à la Constitution, cela donnera du grain à moudre au clan Le Pen. Surtout si le conseil - désormais présidé par Richard Ferrand, proche d'Emmanuel Macron élu grâce à l'abstention du RN - va un peu plus loin et s'exprime plus globalement sur le principe d'exécution provisoire. S'ils estiment, par exemple, que la liberté du choix des électeurs prime sur la nécessité de rendre immédiate une peine d’inéligibilité d’un élu.

L'entourage de Marine Le Pen minimise

Une décision qui sera très certainement analysée d'ici lundi par les magistrats qui s'occupent de l'affaire des assistants parlementaires. Les Sages avaient  jusqu'au 3 avril pour rendre leur décision, ils auraient pu attendre, mais rendent leur décision avant le jugement de Marine Le Pen, ce qui n'est pas un hasard. Les juges n'ont aucune obligation de suivre ce qui est décidé aujourd'hui. Il n'est en revanche pas impossible que l'exécution provisoire - c'est-à-dire immédiate - de la peine, qui empêcherait la cheffe des députés RN de se présenter à la prochaine présidentielle soit remise en question, en fonction de ce qui est tranché aujourd'hui.

Autour de l'ancienne patronne du RN, on minimise la décision rendue par le Conseil. "Ce n'est pas le premier round", assure à franceinfo l'un de ses proches. Leur seule inquiétude concerne Louis Aliot, qui, lui, colle exactement au cas mahorais, puisque le vice-président du parti, jugé avec Marine Le Pen, est élu local, et risque de perdre sa mairie de Perpignan immédiatement. Ce qui ne sera pas le cas de la cheffe de file du RN à l'Assemblée, qui pourra terminer son mandat de députée.

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