Cahiers de doléances : sans attendre les moyens de l'État, des collectifs citoyens s'organisent déjà pour recueillir les témoignages
François Bayrou souhaite "reprendre l'étude des cahiers de doléances". Élus, chercheurs, archivistes, citoyens n'ont pas attendu l'annonce du nouveau Premier ministre, mardi, pour faire un travail de collecte et de mise en ligne des messages, propositions et témoignages récoltés après le mouvement des Gilets jaunes.
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Ces cahiers de colère, d'idées prennent parfois la poussière, dans des placards des tiroirs des mairies, des sous-préfectures... Près de 20 000 recueils de parole, de propositions, avec pas moins de 200 000 contributions, récoltés lors d'un exercice démocratique national après le mouvement des Gilets jaunes pour reconstruire le lien entre les citoyens et le pouvoir. Un "trésor national" comme le disait Emmanuel Macron, tombé depuis six ans, depuis l'incendie de la cathédrale Notre-Dame le 15 avril 2019, jour où le président devait faire un devoir de suite de ces cahiers, dans les oubliettes des gouvernements successifs. "Nous devons reprendre l'étude des cahiers de doléances", a lancé à la tribune de l'Assemblée nationale mardi 14 janvier François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale.
Il dit vouloir "répondre au cri qu’ont fait entendre les Gilets jaunes sur nos ronds-points il y six ans". Une ouverture qui reste floue. Contactée par franceinfo, l'équipe du chef du gouvernement ne dit pas comment il compte s'y prendre, ni quel ministère s'en chargera. C'est le deuxième Premier ministre à parler de ces précieux cahiers, après Michel Barnier. L'ancien commissaire européen avait lui promis de nommer deux conseillers pour avancer, mais depuis, rien ne s'est passé.
Des citoyens veulent rendre publiques ces doléances
Face à l'absence de réponse au sommet de l'État, des collectifs de citoyens s'organisent depuis des années pour collecter ces témoignages. Une association, "Les Doléances", a été créée il y a deux mois pour structurer l'action sur le territoire, pour faire le travail à la place de l'État, de mise en ligne des contributions en les rendant anonymes. Une archiviste de Charente-Maritime, par exemple, a fait ce travail dans son département. Village par village, elle retranscrit les propositions des habitants, "taxer les entreprises qui ont recours aux CDDS pour lutter contre la précarité", "arrêter de payer la retraite à vie des présidents"... D'autres démarches similaires ont lieu dans d'autres régions.
Pourtant, il y a déjà eu ce travail au niveau national. Une grande partie des doléances sont déjà numérisées, mais pour les consulter il faut se rendre physiquement aux archives départementales ou nationales, d'après ceux qui mènent le combat comme Fabrice Dalongeville, le maire d'un petit village de l'Oise, Auger-Saint-Vincent. Il réclame une plateforme accessible à tous, en ligne, mais l'État refuse de s'y atteler, pour des raisons, selon lui, politiques. Emmanuel Macron chercherait à éviter de rouvrir ce chapitre douloureux de l'histoire de son mandat, puisqu'il y a aussi des coups de gueule dans ces doléances, des récits de violence... D'après la députée écologiste Marie Pochon, très active sur le sujet des doléances, tous ces témoignages vont à l'encontre de ce que les macronistes font dire aux Français. Peu parlent d'immigration, mais beaucoup de justice sociale et fiscale, assure-t-elle.
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