Affaire Bétharram : préparation intense de François Bayrou avant son audition, inquiétude de ses troupes

Une semaine décisive pour l'exécutif. Après Emmanuel Macron sur TF1, c'est le Premier ministre qui sera scruté, mercredi, auditionné par la commission d'enquête parlementaire qui est née de l'affaire de violences physiques et sexuelles au sein de l'institution religieuse de sa région.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
François Bayrou à l'Élysée, le 25 mars 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)
François Bayrou à l'Élysée, le 25 mars 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Avant une audition très politique de la commission d'enquête parlementaire mercredi 14 mai, créée dans le sillage de l'affaire Bétharram, François Bayrou s'est préparé de "la même façon que pour le procès des assistants parlementaires du MoDem" assure à franceinfo l'un de ses amis. Le Premier ministre reçoit des notes, des fiches, depuis une vingtaine de jours, de son équipe, qui a épluché toute l'affaire, avec une préparation approfondie, en cercle restreint, autour de lui, le week-end précédent, et des éléments de communication transmis à la demande des différents cabinets de ministres.

Des députés l'accusent d'avoir menti, mi-février, lors d'une question au gouvernement, quand il a nié avoir été au courant de quoi que ce soit, sur des violences physiques ou sexuelles au sein de l'institution religieuse de sa région, Notre-Dame-de-Bétharram, dans les années 1990. François Bayrou a été pendant cette période ministre de l'Éducation nationale, député et président du conseil général, et père d'enfants scolarisés dans l'établissement. Sauf que depuis cette réponse à l'Assemblée, des témoignages le contredisent, celui de sa propre fille, et lui, enchaîne les maladresses.

"C'est très chaud"

Lors de cette audition, le Premier ministre compte "faire entendre la voix de la vérité", ce sont ses mots à ICI Béarn Bigorre, ex France Bleu. Il répondra "à toutes les questions des députés avec la volonté de clarifier les choses", d'après son équipe. Un objectif, selon l'un de ses proches : "Laver son honneur, montrer sa bonne foi aux Français". "Ce qu'on lui fait est injuste, des centaines de personnes devraient être assises et interrogées à côté de lui", s'énerve une ministre qui dénonce une cabale politique, notamment de la part de La France insoumise.

Ses troupes redoutent ce passage de leur chef, qu'ils vont tous suivre dans les ministères. "C'est très chaud", souffle un conseiller. Ils savent qu'à la fin, le risque, c'est la censure. Certains, comme ce ministre, craignent que François Bayrou "s'embrouille dans ses souvenirs, entre ce qu'il a dit, ce qu'il n'a pas dit". Lui qui, d'après un député macroniste, "sort une connerie par mois". D'après le clan du Premier ministre, les oppositions attendent le dérapage, l'incohérence, une fenêtre de tir. Le RN reste ambigu, mais LFI veut toujours renverser le gouvernement, et cette audition peut convaincre ceux qui hésitent, notamment à gauche. Une ministre pense que le coup peut aussi venir de la droite. Selon elle, après le congrès des LR ce week-end, et peu importe le résultat, Laurent Wauquiez cherchera coûte que coûte à déstabiliser le gouvernement.

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