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Pourquoi les billets d’avions sont-ils de plus en plus chers (et vont le rester) ?

Le brief éco Emmanuel Cugny Du lundi au vendredi à 6h22 et 11h23

Les voyageurs qui prennent l’avion le constatent : le prix des billets est à la hausse. Et il n’y pas de raison que cela se calme

franceinfo, Emmanuel Cugny

Radio France

Publié le 12/06/2023 13:42 Mis à jour le 12/06/2023 13:47

Temps de lecture : 2min

Une passerelle et un avion de ligne sur l'aéroport de Montpellier (Hérault). (SIXTINE LYS / RADIO FRANCE)

La Direction de l’aviation civile affiche la couleur : en moyenne, toutes lignes confondues, il faut aujourd’hui débourser environ 30% de plus qu’il y a trois ans, avant la pandémie de Covid, pour faire un même trajet en avion. La hausse atteint même 50% de l’Europe vers l’Asie Pacifique. Et tous les pays sont touchés.

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À l’heure de l’énergie chère, on pourrait invoquer essentiellement le coût du carburant. Représentant 25 à 30% des coûts pour les compagnies, les prix du pétrole – et donc du kérosène, le carburant des avions – en sont certainement la cause. Mais non : la baisse du prix du baril se fait même attendre sur le prix des billets. Les facteurs sont ailleurs, avec les capacités d’abord : les compagnies aériennes manquent de sièges. Les demandes en voyages repartent depuis des mois et il n’y a pas assez d’avions disponibles. Le Covid a freiné les cadences de production et cela se ressent aujourd’hui. Malgré leurs carnets de commandes parfois pleins jusqu’à 2030, les constructeurs d’avions peinent à atteindre leurs objectifs de livraisons.

Facteur humain

Le coût de la main d’œuvre s’est renchéri. De nombreuses compagnies ont dû renégocier à la hausse leurs accords salariaux avec les personnels de cabines et les pilotes. Ajouter à cela les sociétés d’opérations au sol qui ont relevé les salaires à la sortie du Covid pour retrouver du personnel (bagagistes, mécaniciens, etc.)… En bout de chaîne, toutes ces hausses de prix et de rémunérations (légitimes) lors des différentes étapes, avant qu’un avion ne puisse décoller, pèsent sur le prix des billets.

Le secteur aérien est en train d’investir à tour de bras dans la décarbonation. Les compagnies dépensent des millions, des milliards, d’euros et de dollars pour voler plus propre. Entre nouveaux avions plus légers, moins énergivores, et carburants renouvelables, projet de taxe écolo sur les billets les plus chers... Rien ne joue en faveur d’un allègement du prix des billets d’avions, au contraire, dans les deux prochaines décennies.