Pénurie de terres rares : l’Union européenne prend les devants

Les tensions sont de plus en plus vives sur le marché des métaux nécessaires à la fabrication des puces électroniques. Bruxelles prépare des initiatives pour aider les secteurs touchés.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La Commission européenne à Bruxelles. (JOHN THYS / AFP)
La Commission européenne à Bruxelles. (JOHN THYS / AFP)

Pékin vient d’annoncer de nouveaux contrôles sur l’exportation de technologies liées à ces terres rares, handicapant sérieusement l’Europe et les États-Unis. Des branches industrielles entières sont affectées par ces restrictions chinoises. La Chine est en effet le premier producteur mondial (90%) de ces terres rares, matériaux essentiels pour les composants électroniques utilisées par les entreprises du numérique, mais aussi de l’automobile, l’énergie ou encore l’armement.

Une réunion d’urgence se tient en ce moment à Bruxelles. Elle a commencé lundi 20 octobre et doit se poursuivre mardi 21. Une réunion en visio-conférence organisée par le vice-président de la Commission, le Français Stéphane Séjourné. Autour de la table, on retrouve des dirigeants des secteurs les plus touchés : l’automobile avec les patrons de Volkswagen et Stellantis, l’espace et la défense avec Airbus et Safran, les semi-conducteurs avec Bosch ou Siemens pour l’éolien. Mais ce sont des situations variées d’un secteur à l’autre. Cela sous-entend qu’il va falloir agir sur plusieurs fronts à la fois.

Face à l'urgence, réduire les délais d'exploitation

Il y a d’abord la production des terres rares pour que l’Europe soit souveraine en la matière mais son sous-sol est bien moins riche qu’en Chine ou dans certains pays d’Afrique. Ensuite, il va falloir s’entendre en matière de centres d’achats et de stockage communs pour mutualiser les coûts, sans parler du nécessaire mais compliqué recyclage. C’est en quelque sorte un nouvel épisode lié à la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis… L’Europe est une victime collatérale.

Le sous-sol européen est moins riche en terres rares mais nous pouvons compter sur quelques exploitations possibles. Les principaux pays concernés sont la Norvège, le plus grand gisement en Europe, l’Ukraine, dont les sous-sols sont très riches mais attisent la convoitise des États-Unis, la Serbie et le Royaume-Uni. La France offre de petits gisements de ces métaux, essentiellement en Bretagne et dans le Massif central. Mais aujourd'hui Bruxelles impose dix ans pour relancer l’exploitation d’une mine. L’objectif du commissaire Stéphane Séjourné est de ramener ce délai à deux ans pour gagner huit ans de procédures face à l'urgence.

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