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Les premiers effets de la guerre en Ukraine se font sentir dans le nord de l’Afrique

En Égypte, par exemple, la monnaie locale est en train de plonger : lundi 21 mars, la livre égyptienne a perdu près de 20% de sa valeur.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Monnaie égytienne (illustration). (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)
Monnaie égytienne (illustration). (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)

La livre égyptienne est descendue lundi 21 mars à 18 unités pour un dollar, alors que la parité n’avait pratiquement pas bougé depuis deux ans. En cause : l’inflation qui atteint 10% en Égypte. La Banque centrale du Caire a été obligée d’intervenir en relevant ses taux d’intérêt pour éviter l’emballement. Quant au ministère des Finances local, il vient de débloquer en urgence sept milliards de dollars (un peu plus de six milliards d'euros) pour des mesures de soutien aux plus pauvres.

L’inflation générale est portée par les prix alimentaires qui flambent de 20% à cause de la guerre en Ukraine, et cela ne pourrait être qu'un début. En cause : le blé et l’huile de tournesol. L’Égypte importe en effet 85% de son blé et 73% de son huile de tournesol d’Ukraine et de Russie. Les deux produits se font de plus en plus rares et sont donc de plus en plus chers.

Le blé, élément de base du couscous

Avec ses cent millions d’habitants, l’Égypte est le plus peuplé des pays arabes. Et le blé fait partie des éléments de base pour la nourriture, avec le pain et le traditionnel couscous. Par ailleurs, et pour la première fois, les autorités égyptiennes encadrent le prix du pain. Le tout à une dizaine de jours du ramadan, qui est une période de fortes dépenses alimentaires pour les ménages.

Le phénomène pourrait donc s’étendre. On peut penser en toute logique à la Tunisie, au Maroc, à l'Algérie, eux aussi gros consommateurs de blé pour cuisiner au quotidien, et eux aussi à la veille du ramadan. D’où la crainte de certains experts de voir, à terme, des soulèvements sociaux. Sans parler de la question financière dans ces pays endettés : pour prendre le seul exemple de l’Égypte, la dette représente aujourd’hui 90% du PIB, la richesse nationale.

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