Le groupe pétrolier britannique BP enterre ses ambitions climatiques
Un retournement majeur pour la multinationale qui faisait pourtant figure d’exemple dans la transition énergétique.
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Le géant des hydrocarbures décide finalement de se recentrer sur le pétrole et le gaz, et n’y va pas de main morte. BP prévoit d’augmenter sa production d’hydrocarbures d’ici 2030, là où il visait précédemment une diminution de 25% par rapport à 2019.
Le groupe compte aussi augmenter ses investissements dans le brut et le gaz à près de dix milliards d'euros par an tout en réduisant de quatre milliards son financement des projets de transition énergétique. Une marche-arrière toute pour BP qui s’était distingué à partir de 2020 par un plan de neutralité carbone qui allait bien plus loin que ses principaux concurrents. Ses efforts avaient d’ailleurs été salués par Greenpeace.
De mauvais résultats qui ont fâché certains actionnaires
Les résultats financiers du groupe britannique sont en chute libre : bénéfice net 2024 en repli de 97% sur un an. Pour éviter la saignée, le groupe est obligé de remettre les compteurs à zéro. BP est certainement allé trop vite dans la transition et vu trop grand dans ses ambitions, au point que les actionnaires ont dit stop.
La pression vient essentiellement d’investisseurs activistes, dont le britannique Bluebell et l’Américain Elliott Management, réputés pour ne pas être tendre avec les stratégies d’investissements. Il faut dégager des marges bénéficiaires pour reverser les dividendes aux actionnaires et cela n’est pas possible avec les seules énergies renouvelables. Retour donc aux hydrocarbures, au grand dam d’autres fonds actionnaires favorables, eux, à des objectifs climatiques ambitieux.
Seul TotalEnergies maintient le cap
L’autre Britannique, Shell, est sur la même voie pour doper sa rentabilité. Seul le Français TotalEnergies semble faire bande à part en maintenant ses objectifs de réduction d’emprunte CO2. Il faut dire que le groupe dirigé par Patrick Pouyanné a anticipé ces grandes révolutions en misant notamment sur l’électricité et les batteries il y a déjà bien des années. Ce qui ne l’empêche pas de rester aujourd’hui très prudent sur ses investissements dédiés aux énergies bas-carbone.
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