Le déficit commercial français se réduit en 2024, mais des défis persistent

Le déficit commercial de la France a diminué l’année dernière. Moins d’importations de biens et services… Cela a contribué à améliorer le solde de nos échanges avec l’étranger, même s’il reste beaucoup à faire pour redresser les comptes.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Il s'agit presque à chaque fois d'investissements débloqués en réaction à des crises. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
Il s'agit presque à chaque fois d'investissements débloqués en réaction à des crises. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Il y a du mieux, mais ! Pour ne citer qu’un exemple : la France affiche toujours un solde commercial déficitaire avec les États-Unis d’un peu plus de quatre milliards d’euros, là où l’Allemagne est excédentaire, selon les chiffres publiés vendredi 7 février. Cela dit, ne boudons pas notre plaisir. Sur l’ensemble de 2024, le déficit commercial français global (avec tous les pays) s’est réduit de 19 milliards d’euros pour s’établir à 81 milliards précisément. La comparaison avec les deux années précédentes est plutôt flatteuse par rapport au déficit de 164 milliards d’euros que nous affichions en 2022 et aux 99 milliards de 2023.

Une embellie relative

Concrètement, l’année dernière la France a bénéficié d’une diminution plus importante des importations qu’elle n’a réellement exporté plus de produits. Cela relativise largement l’embellie. C’est essentiellement sur l’énergie que la situation a évolué. Selon les chiffres communiqués par les Douanes, nous avons importé moins d’énergie pour faire tourner nos entreprises et notre économie.

Notre facture énergétique a ainsi reculé de 13 milliards. Grâce au retour en grâce du nucléaire, nous avons été moins dépendants de l’étranger. Facteur positif, certes, mais qui ne comble pas notre réelle faiblesse à exporter, notre gros point noir, sauf dans l’aéronautique, les parfums et cosmétiques, les produits chimiques et l’électricité qui, eux, affichent des excédents records de ventes à l’étranger.

Pourquoi ça coince

La France souffre d’une mauvaise mise en valeur de ses PME et ETI. Les petites et moyennes entreprises, et les entreprises intermédiaires, sont celles qui participent le plus à nos exportations contrairement à la majorité des grands groupes qui font leur business sur place dans les autres pays. L’économie française a cette particularité d’avoir un tissu entrepreneurial dynamique, mais qui se heurte aux traditionnels obstacles des contraintes administratives et fiscales. Trop lourd pour être agile. Le gouvernement reconnaît que le nombre d’entreprises tricolores ouvertes sur l'export est aujourd’hui de 150 000. Or, il en faudrait 100 000 de plus pour s’imposer réellement. Un objectif d’autant plus pressant à l’heure où le président américain, Donald Trump, est en train de relancer la guerre commerciale et industrielle à son profit,  et pas uniquement sur l'acier et l'aluminium.

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