Emploi des cadres : des responsabilités davantage perçues par les quadras comme une source de pression qu’un vecteur de promotion

Comment les cadres âgés de la quarantaine – les ‘’quadras’’ –  se sentent aujourd’hui dans le monde de l’entreprise ? L'enquête du cabinet conseil Georges pour Arthur Hunt jette un regard nouveau sur le sujet. Les cadres quadras attendent plus de l'entreprise dans laquelle ils travaillent

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Cette enquête du cabinet Georges pour Arthur Hunt appelle les chefs d'entreprise à engager une vraie réflexion (photo d'illustration). (WESTEND61 / WESTEND61)
Cette enquête du cabinet Georges pour Arthur Hunt appelle les chefs d'entreprise à engager une vraie réflexion (photo d'illustration). (WESTEND61 / WESTEND61)

C’est une étude réalisée par le cabinet conseil Georges pour Arthur Hunt, groupe de ressources humaines et chasseur de têtes (recruteur des meilleurs profils et dirigeants) menée auprès de cadres français âgés de 35 à 49 ans dans toutes tailles d’entreprises, une première sur cette tranche d’âge. Cette enquête, publiée mercredi 26 mars, vise les quadras tout simplement parce que ce sont les forces vives qui ont accompagné les mutations, les transformations, des entreprises ces dernières années, et continuent de le faire aujourd’hui. C’est un regard précieux au moment où les groupes français sont confrontés aux transitions énergétique et numérique, et que la pression est forte dans un contexte de concurrence internationale très tendu.

Les cadres du secteur privé s’interrogent. Ils se posent des questions à la fois sur leur rôle au sein de l’entreprise et leurs capacités d’évolution. Pour faire court, et sans trop schématiser : ils ont l’impression de peu progresser. Généralement, un quadra est à mi-chemin de sa carrière professionnelle. Or, la motivation semble faire défaut, au risque de moins s’impliquer, voire se désengager. L’après Covid est d’ailleurs symptomatique. Les quadras s’attendaient à ce que s’ouvre une nouvelle ère après la pandémie. Ils restent sur leur faim.

À la lecture des réponses, on s’aperçoit que les responsabilités sont plus considérées comme une source de pression qu’un réel vecteur de promotion et d’épanouissement dans la hiérarchie. Interrogés sur leurs rapports au travail, les cadres de la quarantaine répondent en priorité (à 32%) le mot "fatigue". Le mot "’implication’" recueille moins de 30%, la "performance" est en cinquième position et l’"ambition" au neuvième rang.

Un clivage femmes - hommes

En réponse aux mêmes questions, il y a un clivage très grand entre femmes et hommes. Pas étonnant quand on voit que les femmes cadres quadras dirigent des équipes plus petites que les hommes. En moyenne, un homme a 24 personnes sous sa responsabilité, une femme pas plus de 15.

Sur le fond, cette enquête du cabinet Georges pour Arthur Hunt appelle les patrons à engager une vraie réflexion. Les cadres âgés de la quarantaine représentent une population appelée à diriger mais, d’évidence, elle n’est pas suffisamment stimulée, motivée, accompagnée par la hiérarchie. Cela pose problème à l’heure de la réindustrialisation de la France et du nécessaire renforcement de la compétitivité de nos entreprises dans l’actuel contexte international.

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