Budget, énergie, réindustrialisation... Quels dossiers économiques attendent Sébastien Lecornu à Matignon ?

Le nouveau Premier ministre, nommé, mardi, par Emmanuel Macron, doit faire face à une situation complexe. Si sa mission première est d'arriver à faire adopter un budget, ce que n'ont pas réussi à faire ses deux prédécesseurs, d'autres chantiers, tout aussi importants sont sur la table.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Sébastien Lecornu, alors ministre de la Défense, à l'hôtel de ville d'Osnabrück, dans l'ouest de l'Allemagne, le 24 juillet 2025. (INA FASSBENDER / AFP)
Sébastien Lecornu, alors ministre de la Défense, à l'hôtel de ville d'Osnabrück, dans l'ouest de l'Allemagne, le 24 juillet 2025. (INA FASSBENDER / AFP)

Sébastien Lecornu succède à François Bayrou au poste de Premier ministre. Jusqu’à présent ministre des Armées, le nouveau chef du gouvernement va trouver dès jeudi 10 septembre quelques lourds dossiers économiques sur son bureau. Sans s'attarder sur le budget 2026, dont nous avons déjà beaucoup parlé avec un projet de loi de finances à construire et à présenter au débat parlementaire dans la première quinzaine d’octobre. Ce budget va demander un large consensus, tant les camps politiques sont divisés.

En dehors de ce dossier capital, les autres vont demander tout autant de courage. L’énergie représente un dossier hypersensible à l’heure de la transition environnementale, qui là encore, suscite de vifs débats, selon les partis, avec la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) et, en toile de fond, le déploiement du nucléaire et des renouvelables, notamment l’éolien en mer. Arrivent ensuite l’agriculture, le Mercosur, la loi Duplomb sur les pesticides et la simplification administrative, au nom de la compétitivité, de la souveraineté industrielle et, tout simplement, de la réindustrialisation de la France. Rappelons que la part de l’industrie est passée sous les 10 % dans le PIB (la richesse nationale) et que les incertitudes politiques de ces derniers mois ont freiné l’investissement. Un entrepreneur qui ne sait pas où il va attend avant de prendre des décisions concernant l’avenir de sa société et l’emploi.

Rassurer les milieux financiers 

La nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre peut rassurer sur tous ces points par la rapidité avec laquelle, cette fois, l’Élysée a tranché. C'est un signal envoyé aux acteurs économiques et financiers. L’agence américaine Fitch donnera sa note sur la soutenabilité de la dette française vendredi  12 septembre en fin de journée. Il fallait agir avant cette échéance. Ensuite, il y a la personnalité de l’homme, Sébastien Lecornu. Apprécié au ministère des Armées, le jeune colonel de réserve opérationnelle de la Gendarmerie nationale a su s’imposer en chef de division, en élaborant notamment l’importante loi de programmation militaire (stratégie et budget jusqu’en 2030), avec l’industrie française de la Défense en arrière-plan.

Que va-t-il adevenir, en revanche, des 44 milliards d’euros d’économies que prévoyait le Premier ministre sortant, François Bayrou ? Sébastien Lecornu sera-t-il l’homme des économies budgétaires ? Il n’a pas le choix, mais où placera-t-il le curseur ? Conservera-t-il l’objectif des 44 milliards d’euros, défendu bec et ongles par François Bayrou ? MAlgré le changement de Premier ministre, l’objectif reste bien le même, à savoir réduire absolument la dette et le déficit publics.

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