Bridgestone : le géant japonais du pneu jette l’éponge à Béthune
Le manufacturier nippon juge non réaliste le plan de continuation d’activité proposé par l’État, qui prévoyait le maintien d’au moins 525 emplois sur les 863 du site.
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La fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune a été confirmée : le géant japonais du pneu jette l’éponge. Une douche froide pour le gouvernement qui a longtemps cru qu’il pouvait le faire changer d’avis. "Bridgestone a fermé la porte, Bridgestone quitte Béthune"... C’est avec ces mots, teintés d’amertume, qu’Agnès Pannier-Runacher a ainsi annoncé la nouvelle. La ministre de l’Industrie n’avait pourtant pas ménagé ses efforts pour sauver l’usine de pneus, faisant plusieurs fois le déplacement pour négocier avec le Japonais.
Aujourd’hui, le manufacturier juge non réaliste le plan de continuation d’activité proposé par l’État, qui prévoyait le maintien d’au moins 525 emplois sur les 863 du site. Pour Bridgestone, ce plan ne règle en rien ses problèmes de surcapacité en Europe - surtout avec la crise du Covid-19 qui s’aggrave - il préfère donc partir, quitte à céder son usine à un concurrent.
Bridgestone cite une dizaine d’offres potentielles de reprise
Dans la course contre la montre pour trouver un repreneur, il y a tout d’abord les pistes de Bridgestone qui cite une dizaine d’offres potentielles, dont quatre contacts déjà bien définis. Des fabricants semble-t-il basés à l’étranger, et pouvant reprendre la production du même type de pneumatiques, mais avec moins d’emplois à la clé. Parallèlement, le groupe dit travailler au reclassement de centaines de salariés dans certaines de ses filiales comme Speedy, dans la région ou ailleurs en France.
De son côté, le gouvernement planche sur des scénarios alternatifs, comme celui d’un écosystème autour d’un site de batteries électriques qui devrait bientôt ouvrir non loin de là, et qui pourrait recruter jusqu’à 2 400 personnes. L’État et les collectivités locales restent prêts à mettre la main à la poche, mais pour des projets sérieux de reprise, en apportant un euro d’argent public pour chaque euro investi par le privé.
L'Etat impuissant
En attendant, quelles leçons tirer de cette fermeture de Bridgestone Béthune ? Tout d’abord qu’un État, aussi convaincant soit-il, ne peut retenir une multinationale qui a décidé d’aller produire ailleurs. Même si elle a touché des aides publiques pendant des années, rien ne l’oblige à les rembourser. L’argument de la compétitivité fait le reste : dans une interview aux Échos, le patron de Bridgestone Europe explique qu’en restant à Béthune, il aurait continué à perdre de l’argent sur chaque pneu produit.
Et puis pour le gouvernement, la pilule est d’autant plus dure à avaler, qu’il avait fait de Béthune le symbole de sa lutte contre les fermetures d’usines. À l’heure où les plans sociaux se multiplient sur fond de pandémie, l’engagement d’Emmanuel Macron - pris en septembre dernier - de ne pas "céder à la fatalité" face aux faillites et aux restructurations semble aujourd’hui bien plus difficile à tenir.
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