Assurance-chômage, retraites… Les pistes du FMI pour réduire le déficit français

Le Fonds monétaire international vient de rendre ses conclusions et il appelle la France à réaliser d’importantes économies. Il incite à des réformes, mais met en garde contre des hausses d'impôts excessives.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Bercy, le ministère des Finances. (DELPHINE GOLDSZTEJN / MAXPPP)
Bercy, le ministère des Finances. (DELPHINE GOLDSZTEJN / MAXPPP)

Ça ressemble à un avertissement. Certes, "l'économie française a fait preuve de résilience en dépit d'une forte incertitude", note jeudi 22 mai le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport, mais il encourage le gouvernement à bien ramener le déficit en dessous des 3% de notre PIB d’ici 2029, comme il le promet. Contrairement à la Commission européenne, qui ne croit pas à notre capacité à juguler notre déficit cette année, l’instance internationale pense que c’est crédible, mais à condition de prendre des décisions difficiles. D’où son injonction à déployer "des efforts cruciaux", pour remettre les comptes dans le vert.

Il s'agit donc de ne pas augmenter les impôts de façon excessive, mais bien d’engager des coupes dans les dépenses sans quoi on restera avec un déficit autour de 6% du PIB et notre dette publique augmentera encore. Le FMI appelle à des réformes. Il estime qu’il y a des marges de manœuvre pour mieux cibler les prestations sociales, notamment du côté de l’assurance chômage et des retraites. Cela va-t-il pousser le gouvernement à remettre sur le tapis une nouvelle réforme de l’assurance chômage ? C’est possible.

Le gouvernement cherche déjà 40 milliards

Du côté des retraites, pour l’heure, Matignon a mis le sujet dans les mains des partenaires sociaux, le conclave suit son cours. Le FMI incite l’exécutif français à mener des réformes pour "envoyer un signal fort, qui soutienne la confiance et la dynamique des marchés", bref pour garder le soutien des créanciers.

Ce qui met encore la pression sur le gouvernement. L’exécutif cherche déjà 40 milliards d’euros d’économie en plus pour son budget 2026. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a répondu. "Réduire notre déficit, c'est notre priorité et notre boussole", a reconnu le locataire de Bercy. Le gouvernement ne peut rester totalement insensible aux cartons jaunes, voire rouges du FMI. Surtout quand par ailleurs la France est toujours sous la menace d’une dégradation de sa dette par les agences de notation comme Moody's ou Standard & Poor's.

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