Sida : un pas de plus pour pouvoir vivre avec le virus sans traitement, à condition de se faire dépister suffisamment tôt

Des chercheurs français ont identifié les marqueurs génétiques qui permettent à certains porteurs du VIH de contrôler le virus, même après l’arrêt des traitements.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'autotest est fiable s'il est réalisé au moins 3 mois après un comportement à risque, alors que la prise de sang en laboratoire est fiable 6 semaines après un comportement à risque. (BSIP / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL)
L'autotest est fiable s'il est réalisé au moins 3 mois après un comportement à risque, alors que la prise de sang en laboratoire est fiable 6 semaines après un comportement à risque. (BSIP / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL)

C'est un nouvel espoir dans la lutte contre le sida. On savait qu'au bout d'un certain temps, certains patients sont capables de contrôler le virus, même s'ils arrêtent de prendre leurs médicaments. Ces personnes sont appelées des "contrôleurs post-traitement".

Contrairement à ce qui se passe chez la plupart des patients, et à condition que la prise d'antirétroviraux débute assez rapidement après l'infection par le VIH, il est possible pour ces personnes d'arrêter les médicaments sans que la charge de virus n'augmente de nouveau. La rémission peut durer une vingtaine d'années.

Une particularité génétique

Or cette particularité n'était pas comprise jusqu'ici, mais une équipe française - impliquant notamment des chercheurs de l'institut Pasteur et de l'Inserm - a découvert des marqueurs génétiques pouvant l'expliquer. Chez ces patients "contrôleurs post-traitement", il existe une combinaison de gènes qui favorisent la présence dans l'organisme d'un type de cellules immunitaires spéciales, des cellules NK, particulièrement efficaces contre le VIH. C'est un peu comme si, chez les porteurs de ces gènes, l'organisme arrivait mieux à éduquer certaines de ses cellules immunitaires, pour se défendre contre le virus du SIDA.

À partir de cette découverte, l'idée serait de pouvoir stimuler cette spécificité chez n'importe qui, grâce à des immunothérapies. Il s'agirait de molécules spécialement fabriquées pour faire réagir l'organisme, pour pouvoir stimuler la présence de ces super cellules de défense chez les personnes qui ne possèdent pas le marqueur génétique qui les favorise.

Une nouvelle génération de traitements

Pour les auteurs de ces travaux, cette découverte représente une étape cruciale pour la mise au point d'une nouvelle génération de traitements. Des traitements qui dans le futur ne seront peut-être plus nécessaires à vie. Et ces travaux confirment une nouvelle fois l'importance d'un dépistage.

Quoi qu'il arrive, démarrer un traitement de façon précoce est très important pour pouvoir contrôler le virus ensuite. Aujourd'hui, une minorité de patients découvrent leur séropositivité dans les 6 mois qui suivent l'infection. Or quand le traitement débute après ce délai, il y a déjà une perte d'efficacité dans le contrôle du virus à long terme.

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