Les fumées des feux de forêt canadiens ont traversé l’Atlantique et atteignent l’Europe

Des fumées issues des violents feux de forêt au Canada ont atteint l’Europe à haute altitude, rendant le ciel plus brumeux et coloré, sans pour autant nuire à la qualité de l’air en France. En revanche, la situation sanitaire est plus inquiétante pour les Canadiens proches des incendies.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Image aérienne montrant des feux de forêt dans le parc provincial Nopiming, près de Bird River, au Manitoba, au Canada, le 28 mai 2025. (HANDOUT / MANITOBA GOVERNMENT)
Image aérienne montrant des feux de forêt dans le parc provincial Nopiming, près de Bird River, au Manitoba, au Canada, le 28 mai 2025. (HANDOUT / MANITOBA GOVERNMENT)

Si vous trouvez que le ciel est plus brumeux en cette première semaine de juin, avec des couchers de soleil tirant davantage sur le rouge et l’orange, il peut s’agir d’une conséquence des feux de forêt au Canada. Trois provinces du centre et de l’ouest du Canada (Manitoba, Alberta et Saskatchewan) affrontent actuellement de violents incendies, en raison notamment de la sécheresse. Les données satellitaires du réseau d’observation européen Copernicus montrent que les fumées ont traversé l'Atlantique depuis quelques jours et parviennent à atteindre l’Europe à haute altitude.

Deux panaches successifs nous ont survolés depuis la mi-mai, et un troisième a atteint le nord-ouest de l’Europe durant la semaine du 2 au 8 juin, ce qui signifie qu’une plus forte concentration de particules issues de cette combustion va passer au-dessus de nos têtes, pouvant entraîner la formation de brume ou d’un voile blanchâtre en altitude.

Le rôle des particules fines 

Cette fumée ne peut pas avoir un impact sur notre santé pour nous en France et en Europe, car les observations montrent clairement que ces panaches se déplacent à environ 9 000 mètres d’altitude, et il ne devrait pas y avoir d’impact sur la qualité de l’air que nous respirons. En revanche, pour les riverains de ces incendies au Canada, la situation est beaucoup plus inquiétante. Une récente étude américaine menée au Nevada durant trois ans a montré que les feux de forêt sont à l’origine des deux tiers des particules fines présentes dans l’air dans les jours qui suivent les feux de forêt. Il a été démontré que les particules fines peuvent pénétrer profondément dans les poumons, causer des essoufflements, de l’asthme et aggraver les maladies cardiovasculaires.

Au Canada, dans les zones limitrophes des incendies, la qualité de l’air est actuellement classée malsaine, voire dangereuse pour la santé, avec, dans certaines villes, une concentration de particules fines 60 fois supérieure aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ces panaches vont ensuite se disperser dans l'atmosphère. Une partie des particules en suspension va retomber au sol, notamment sous l’effet des précipitations, mais le CO₂ issu de ces incendies, lui, va malheureusement rester dans l'atmosphère et contribuer à son tour au réchauffement climatique.
D’où l’inquiétude de la communauté scientifique autour de ces feux de forêt dont la fréquence augmente, et qu’il faut apprendre à mieux prévenir. En 2024, les feux de forêt ont envoyé dans l'atmosphère 15% des gaz à effet de serre d’origine humaine.

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