Les enfants conçus par PMA vont pouvoir connaître le nom de leur géniteur

C'est une évolution sociétale importante. À partir de lundi, les enfants conçus par un don de spermatozoïde ou d'ovocyte pourront avoir accès à leurs origines.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un service de PMA dans un hôpital. Image d'illustration. (REMY PERRIN / MAXPPP)
Un service de PMA dans un hôpital. Image d'illustration. (REMY PERRIN / MAXPPP)

Lundi 31 mars est le dernier jour où les donneurs de spermatozoïde et d’ovocyte ont leur anonymat garanti. Tout change à partir de mardi pour les nouveaux donneurs. Car selon la loi de bioéthique, les enfants qui seront conçus grâce à un don pourront désormais avoir accès à leurs origines. En clair, l'enfant à naître aura la possibilité, à partir de 18 ans et s'il le souhaite évidemment, de connaître le nom de son donneur, son âge, son état de santé au moment du don, ses caractéristiques physiques, son pays de naissance ou encore ses motivations pour donner.

Cette mesure est inscrite dans la loi de bioéthique de 2021, mais pourquoi a-t-on mis autant de temps pour la mettre en vigueur ? On manque de dons de gamètes, et la France a pris le temps "de ne pas gâcher, de ne pas jeter" les gamètes anonymes et donc de les utiliser, tout en se laissant le temps de constituer un nouveau stock de gamètes non anonymes. C'est aujourd'hui que se joue la bascule.

Les donneurs doivent consentir à donner les informations

Les nouveaux donneurs de spermatozoïdes et d'ovocyte doivent donc désormais consentir à donner toutes ces informations. C’est le cas par exemple de Basile Hervé, 26 ans. Il vient de faire un don de spermatozoïde non anonyme, un don qui a permis de constituer le nouveau stock de gamètes. Pour lui, et c’est le sens de cette loi, finie la culture du tabou, du secret autour des naissances. La société, les mentalités ont changé. "Je trouve que ça va dans le bon sens. Des enfants ont besoin de savoir d'où ils viennent, de retrouver leurs géniteurs. Ça peut les soulager", assure-t-il.

Basile Hervé, 26 ans, a fait un don de spermatozoïde non anonyme. Photo prise en mars  2025. (AUDE LAMBERT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Basile Hervé, 26 ans, a fait un don de spermatozoïde non anonyme. Photo prise en mars 2025. (AUDE LAMBERT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

L’idée, c’est de connaître ses origines pour ensuite se construire en tant qu’adulte. Et qu'un enfant né de son don puisse le retrouver à sa majorité ne dérange absolument pas Basile Hervé. "Ça ne me fait pas peur, même s'il a envie de me retrouver et qu'il a toqué à ma porte, je lui dirai que je ne suis pas son père, mais seulement son géniteur, certifie le jeune homme. S'il a besoin d'explications, je lui dirai que j'ai fait un geste pour les personnes en besoin. Mais l'enfant ne peut pas demander de soutien financier ou quoi que ce soit." 

Et il termine avec ce message adressé aux autres hommes : "Les mecs, il faut le faire, ce n'est pas très compliqué et ça peut faire du bien à beaucoup de gens." 

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