Le variant anglais du coronavirus est plus contagieux mais pas plus virulent
On en sait un peu plus sur le variant anglais du Covid-19, ce virus muté découvert en Grande-Bretagne et qui a poussé le pays se reconfiner précipitamment. Il est plus contagieux mais pas plus virulent.
L’institut de santé publique anglais, Public Health Engand, a publié une étude cette semaine sur cette nouvelle forme du coronavirus, le variant ou clone anglais du SARS-CoV-2. Les chercheurs ont comparé deux groupes de 1 769 patients chacun. L’un atteint par le variant l’autre par la souche d’origine, avec évidemment des patients de même âge, même sexe, même origine dans les deux groupes pour pouvoir faire des comparaisons. Conclusion: il n’est pas plus virulent, c’est-à-dire qu’il n’envoie pas plus de personnes à l’hôpital ou ne provoque pas plus de décès. En revanche, il se transmet plus facilement : 50% de plus y compris chez les enfants. Par exemple: l’étude montre que les cas contacts des patients touchés par ce variant se retrouvent plus facilement infectés que les cas contacts d’une personne porteuse de la souche de départ (15% contre 9%).
Un virus muté au sein d'un patient immuno-déprimé
Les scientifiques britanniques tentent toujours de comprendre comment s'est faite la mutation. Ravindra Gupta, un virologue de l’université de Cambridge, interrogé par le journal Science, se demande si le virus n’a pas traversé une longue période d’évolution au sein d’un seul patient infecté de manière chronique. Par exemple, un patient au système immunitaire affaibli comme ceux qui sont atteints de cancer ou de leucémie.
The first evidence of in vivo SARS-CoV-2 escape from antibodies: emergent Spike deletion H69/V70 and D796H mutation in a convalescent plasma (CP) treated patient. These mutations conferred reduced susceptibility to the CP and sera from multiple donors. https://t.co/sGQGa08FSm
— Gupta Lab, Cambridge (@GuptaR_lab) December 11, 2020
D’autres chercheurs pensent aussi que cette variante présente trop de mutations pour s’être accumulées de façon classique, c’est-à-dire en passant d’hôte en hôte, quand le virus se recopie au sein des cellules en commettant de petites erreurs. Là, vu le nombre de mutations, ils supputent plutôt une évolution de plusieurs mois au sein d’un même hôte. C'est aussi l'hypothèse que retient le conseil scientifique en France dans la note d'alerte qu'elle a transmise au gouvernement la semaine dernière.
Qu'est ce que cela change sur l'épidémie ?
On sait que ce virus circule déjà depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. On l'appelle le variant ou le clone anglais mais c'est parce que les chercheurs britanniques l'ont séquencé. Il y a une longue tradition de recherche de signature dans leur analyse. Quand, en France, on séquence mille échantillons de virus, le Royaume-Uni en séquence 100 000 pour voir ses mutations. D'ailleurs, les autorités sanitaires allemandes l'ont trouvé chez un patient dès le mois de novembre. Ensuite les chercheurs sont plutôt rassurants sur le fait qu'il ne provoque pas plus de formes sévères et ils ne pensent pas non plus que cela ne remette en cause les vaccins en cours de déploiement. Même si ce variant possède quelques mutations sur la cible principale des vaccins : la fameuse pointe du coronavirus qui lui permet de s’accrocher à nos cellules. Ces mutations sont peu nombreuses : une vingtaine sur les 29 000 nucléotides du virus, les molécules qui le composent. Il y a sans doute une marge avant de changer la formulation des vaccins. Mais une marge à surveiller pour les virologues.
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