L'épave d'un navire marchand du XVIe siècle découverte au large de Ramatuelle à plus de 2500 mètres de fond
Il s'agit de l’épave la plus profonde jamais retrouvée dans des eaux françaises. Cette découverte exceptionnelle en Méditerranée, a été annoncée mercredi.
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Ce navire, de 30 mètres sur 7, a été découvert au large de Ramatuelle, par 2 567 mètres de fond, Il s’agit donc de l’épave la plus profonde jamais découverte dans les eaux territoriales françaises. La précédente était, jusque-là, celle du sous-marin La Minerve, découverte au large de Toulon à 2 300 mètres de profondeur.
Cette fois-ci, il s’agit d’un navire marchand du XVIe siècle, un navire provenant visiblement d’Italie du Nord, sans doute de Ligurie, d’après les premières analyses. Les photos publiées par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines montrent une partie de sa cargaison reposant dans le sable. On retrouve plusieurs dizaines de poteries, des assiettes jaunes encore empilées... Les experts parlent de 200 pichets d’eau, gris, bleus, blancs, avec des motifs géométriques ou des dessins de végétaux. Il y avait aussi à bord six canons en fer.
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Cette découverte a été officialisée mercredi 11 juin, en marge du sommet de l'océan à Nice, par le ministère de la Culture et la préfecture maritime de Méditerranée, mais elle remonte au 4 mars dernier. Cette épave a été repérée totalement par hasard ! Une équipe de la Marine nationale menait au printemps un exercice technique de sondage des fonds marins, et leur sonar a détecté une masse importante et inconnue à plus de 2 500 mètres de fond. C’est ensuite une exploration plus poussée, avec caméra et robot sous-marin, qui a permis dans les jours suivants de confirmer la présence totalement inattendue de cette épave et d’en capturer les premières images.
Une épave préservée de tout pillage
Ce navire du XVIe siècle a été rebaptisé Camarat 4 par les équipes d’archéologues, un nom donné en lien avec un cap géographique tout proche. La cargaison du navire semble être en bon état. Malheureusement, les photos témoignent aussi de traces d’une pollution toute contemporaine, avec la présence de canettes de soda et de pots de yaourt autour de l’épave. Néanmoins, les archéologues se réjouissent que, du fait de sa profondeur, le site soit resté préservé de tout pillage.
Les expertises vont se poursuivre pour comprendre d’où provenait ce navire marchand, ainsi que les circonstances de son naufrage. Il est prévu, pour cela, de réaliser un jumeau numérique de l’épave en 3D, et une campagne de prélèvements est également envisagée à partir de 2026.
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