Coup de chaud sur les vignes en Europe

Une étude démontre que les vignobles européens sont les plus menacés par le réchauffement climatique. Les viticulteurs vont devoir s'adapter.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Des vignes brûlées par le soleil dans le Sud de la France (photo d'illustration). (SYLVAIN THOMAS / AFP)
Des vignes brûlées par le soleil dans le Sud de la France (photo d'illustration). (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Les viticulteurs vont devoir s'adapter aux coups de chaud car l'Europe est l'endroit du monde où la vigne souffre le plus du réchauffement climatique, démontre une vaste étude internationale impliquant l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Les températures maximales en journée ont augmenté d’environ 3 degrés en France par rapport aux années 1980 et de 2 degrés en Espagne et en Italie, selon cette étude coordonnée par des chercheurs canadiens. En comparaison, aux États-Unis, au Japon ou en Afrique du Sud, cette augmentation des températures maximales n’est même pas de 1 degré.

L'explication c'est que l’Europe se réchauffe plus vite que le reste de la planète, en raison de sa masse continentale, les terres retenant plus de chaleur que les océans, et du fait de la circulation atmosphérique qui favorise l’arrivée d’air chaud. Ce contexte se répercute directement sur la vigne qui est une plante très sensible au changement climatique.

Un vin plus alcoolisé

Le bourgeonnement des vignes est avancé de deux à trois semaines par rapport aux années 1970, explique Iñaki Garcia de Cortazar Atauri, ingénieur de recherche à l'Inrae, qui est l'un des auteurs de ces travaux. La date des vendanges est aussi avancée d'un mois.

Par ailleurs, ce surplus de chaleur renforce l'évapotranspiration des vignes l’été, et elles ont donc des besoins accrus en eau, alors même que la pluviométrie devient moins régulière.

Le réchauffement climatique fait également monter le taux de sucre dans les raisins, et donc par la suite, le taux d’alcool dans le vin. Et cette étude montre la nécessité pour les viticulteurs européens de s'adapter à ces changements, en Europe plus qu'ailleurs.

Comment s'adapter ?

Les solutions passent par l’importation de cépages plus résistants à la chaleur d'Afrique du Nord ou d'Europe du sud. Les chercheurs misent aussi sur le développement de nouveaux porte-greffes : l’idée est de trouver des pieds de vigne qui supportent mieux la sécheresse du sol pour greffer dessus différentes variétés de raisins.

Pour les spécialistes de la vigne, les solutions naturelles existent si l’on prend le temps de mieux explorer le comportement des différentes variétés de vignes. Aujourd'hui, 80% de la surface cultivée dans le vignoble français repose sur une vingtaine de variétés alors qu’il en existe 300, qui pourraient être cultivées.

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