Attention aux chenilles processionnaires, présentes dans plus de 80% des départements français

En raison de la douceur des températures dans certains départements du sud de la France, ces chenilles urticantes commencent à descendre le long du tronc des arbres en plein cœur de l'hiver.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des chenilles processionnaires du pin, le 14 février 2024. (JEAN-MARC LALLEMAND / MAXPPP)
Des chenilles processionnaires du pin, le 14 février 2024. (JEAN-MARC LALLEMAND / MAXPPP)

En cette fin janvier, vous avez peut-être repéré ces gros cocons blancs dans les branches des pins. Ce sont des nids de chenilles processionnaires. Ces chenilles urticantes ne posent normalement pas trop de problèmes en hiver, mais certaines commencent déjà à sortir.

Cette sortie précoce s’explique par la douceur des températures dans certains départements du sud de la France, particulièrement dans le Var, comme l’indique l’Observatoire des chenilles processionnaires. Lorsque l’hiver est clément, qu’il ne gèle pas la nuit, qu’il ne pleut pas trop, et que le thermomètre affiche 10 °C ou plus en journée, cela peut être le signal d’une sortie anticipée. Ces chenilles descendent alors le long du tronc des arbres en file indienne pour aller s’enterrer dans le sol et entamer leur mue en futurs papillons.

Les chenilles processionnaires du pin sont officiellement classées comme nuisibles pour la santé humaine. Il est donc important de sensibiliser la population aux risques qu’elles présentent : conjonctivites, démangeaisons, irritations de l’appareil respiratoire, causées par leurs poils urticants. Ces chenilles sont également très dangereuses pour les animaux, notamment les chiens et les chats, qui ne doivent surtout pas les ingérer.

De plus en plus répandues en France 

Originaires du pourtour de la Méditerranée, elles progressent vers le nord de la France à un rythme d’environ 4 km par an, en raison du changement climatique et de la montée des températures moyennes. Elles sont désormais présentes dans plus de 80% des départements français.
À côté des chenilles processionnaires du pin (de couleur brun orangé), qui quittent leur cocon en février-mars, il existe aussi des chenilles processionnaires du chêne (de couleur grise), qui sortent plutôt en avril.


L’éradication totale de ces chenilles semble impossible, mais les autorités sanitaires recommandent de détruire localement les nids ou d’installer des anneaux en plastique, qui piègent les chenilles lorsqu’elles descendent le long des troncs. L’hiver est le moment idéal pour poser ces pièges. Une autre technique naturelle, jugée de plus en plus efficace, consiste à favoriser la présence de prédateurs tels que les mésanges ou les chauves-souris. L’installation de nichoirs à proximité peut aider. Un couple de mésanges bleues, par exemple, est capable de consommer jusqu’à 500 larves de chenilles par jour pour nourrir ses petits au printemps.

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