Applications dédiées au suivi des règles : le juteux business des menstrutechs
Le billet sciences, consacré tout au long du mois de juillet à la santé des femmes, se penche sur les applications de suivi des règles, appelées aussi "menstrutechs". Elles offrent en réalité des prédictions souvent imprécises.
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Les applications de suivi des règles, appelées aussi "menstrutechs" existent par dizaines. Les plus connues sont Flo, Clue ou encore Glow. Ces applications sont utilisées dans le monde par des millions de femmes, souvent jeunes. Auparavant, vous cochiez des cases sur un calendrier, désormais, il existe ces applications. Certaines sont payantes, d'autres gratuites.
Elles sont censées prédire à quelle date vont tomber les prochaines règles de l'utilisatrice, et donc à quel moment du mois elle ovulera et sera fertile. Un dispositif qui à l'air pratique, mais qui est en réalité un peu trop simple. Franceinfo a fait le test en en téléchargeant cinq le même jour. IL est tout d'abord nécessaire de remplir scrupuleusement les renseignements demandés, tous les jours. Certaines applications vous demandent comment vous vous sentez ? Est-ce que vous dormez bien ? Est-ce que vous ressentez des douleurs au ventre ? Parfois, votre température est même demandée.
En réalité, c'est une grande loterie. Franceinfo a pu constater que ces applications ne fonctionnaient pas forcément correctement. Dès le premier mois, les cinq applis donnaient des dates de règles différentes. De nombreuses études scientifiques confirment cette expérience. Beaucoup de ces applications ne sont que de simples calendriers, des algorithmes partant du principe que le cycle menstruel d'une femme dure 28 jours. C'est la théorie. Or, en pratique, les femmes sont loin d'avoir des cycles aussi réguliers.
Le premier enseignement est donc de ne pas faire totalement confiance à ces applis de suivi des règles. On peut bien sûr les télécharger, elles sont souvent utiles, mais elles ne doivent pas servir d'unique moyen de contraception ou au contraire de calendrier d’ovulation, puisque, en effet, de nombreuses femmes les utilisent soit pour tomber enceintes, soit pour ne pas tomber enceintes. Il y a quelques années en Suède, 37 utilisatrices ont poursuivi en justice une de ces applis pour des grossesses non désirées.
La vente des données personnelles
Ces applications de suivi des règles sont avant tout des entreprises commerciales. L'une des plus connues, Flo, a acquis en 2024 le statut de "licorne" (elle est désormais valorisée en bourse à plus d'un milliard de dollars). Lorsque les utilisatrices téléchargent ces applications, elles consentent aux conditions d'utilisation, généralement sans même les lire. Or, et c'est bien notifié dans ces conditions : toutes les informations fournies (la température, l'état de fatigue, parfois même ces applis vous demandent vos positions sexuelles préférées !), la plupart des applis les vendent. Elles sont envoyées aux Gafa (Google, Facebook,...).
Les utilisatrices reçoivent ensuite, par exemple, des publicités ciblées, pour acheter comme par hasard… des tests de grossesse. En conclusion, s'il ne faut pas rejeter en bloc ces applications de suivi des règles, les utilisatrices doivent être conscientes de tous ces éléments. Même, quand elles sont gratuites, il est nécessaire de garder en tête cet adage : "quand c'est gratuit, c'est vous le produit !"
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