Première transfusion de sang artificiel
Dix volontaires sains se prêtent à l’expérience jusque fin 2023. Et chez deux d’entre eux coule déjà l’équivalent de deux cuillères de sang cultivé à partir de cellules souches. De gros espoirs pour de gros enjeux.
Hervé Poirier, rédacteur en chef au magazine Epsiloon nous parle aujourd'hui de transfusion de sang artificiel, une expérience qui commence avec quelques personnes volontaires.
franceinfo : Du sang cultivé à partir de cellules souches, de quoi s'agit-il exactement ?
Hervé Poirier : Le principe, sur le papier, est simple, mais démontre l’incroyable habileté de la biotechnologie moderne : on prend des cellules de votre peau ; on les ramène à l’état de cellule souche générique ; on les multiplie dans un bioréacteur ; puis on les force à se transformer en globules rouges, globules que l’on transfuse ensuite dans nos veines…
Une équipe internationale vient d’annoncer que le premier test clinique de ce genre est en cours. Dix volontaires se prêtent à l’expérience, qui va durer jusqu’à la fin de l’année 2023. Deux ont déjà reçu l’équivalent de deux petites cuillères de sang artificiel. Et pour l’instant, tout se passe à la perfection, nous a confié le responsable du test.
Cela a-t-il vocation à remplacer les dons du sang ?
Non. Pas pour l’instant. L’objectif ici est de soigner des maladies héréditaires de l’hémoglobine qui nécessite des transfusions régulières à vie, comme la drépanocytose. Cette technique présente deux avantages. D’abord, c’est un sang sur mesure, avec la bonne formule de globules rouges et une parfaite compatibilité du groupe sanguin. Et cela évite les surcharges de fer qui sont associées à ces transfusions à répétition, et qui entraînent de graves problèmes de santé. Car le sang transfusé est tout neuf.
Dans les transfusions classiques, on ne sait pas trop quel est l’âge des globules, qui ont une durée de vie de 120 jours environ. Il faut donc renouveler l’opération toutes les deux à trois semaines. Avec des globules tout neufs, les transfusions pourraient être espacées à huit semaines, ce qui fait une énorme différence en termes de surcharge de fer. C’est d’ailleurs cette stabilité dans le temps des globules synthétiques que ces premiers tests vont permettre de vérifier.
Et pour les dons du sang alors ?
Les chercheurs pensent pouvoir fabriquer ces globules à grande échelle. Ils pourraient être utilisés pour les individus dotés de groupes sanguins rares, qui ont du mal à trouver un sang adapté. Mais la technique coûte pour l’instant trop cher pour envisager remplacer les dons. En France, il y a besoin de 10 000 dons par jour pour les secours d’urgence, les interventions chirurgicales, le traitement des cancers. On en reparlera dans quelques années, mais en attendant : il faut vraiment continuer à donner !
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