Le billet sciences du week-end. L’Homme fera-t-il la pluie et le beau temps ?
2020 aura été pour la France l’année la plus chaude depuis les premiers relevés en 1900, avec comme conséquence des évènements climatiques extrêmes. Le GIEC semble assez pessimiste sur le maintien du réchauffement à 1,5 degré.
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Le résultat des observations de l’Institut météorologique est tombé. La France vient de connaître son année la plus chaude depuis les premiers relevés en 1900, et avec la hausse des températures, les évènements climatiques extrêmes se sont intensifiés. Face à cette situation, quelles solutions s’offrent à nous ?
La géo-ingénierie modifie notre rapport au climat
Pour y faire face, c'est la géo-ingénierie du climat que les États-Unis et la Chine semblent choisir. Si l’idée de manipuler le climat et l'environnement pour contrer les effets du réchauffement ne date pas d’hier, elle semble gagner en reconnaissance. Modification de la composition de l’atmosphère terrestre, gestion des rayonnements solaires, chacun y va de sa solution pour jouer à l'apprenti sorcier du climat.
Pierre Gilbert, administrateur et spécialiste des questions climat, mobilité et financement de la transition pour l'Institut Rousseau, nous explique que lorsque l’on évoque la géo-ingénierie, "on parle d’un ensemble de technologies qui visent à modifier artificiellement le climat."
Cela peut être fait en réverbérant les rayons du soleil pour refroidir la planète, en absorbant du CO2 grâce à d’énormes machines, en ensemençant les océans, ou encore en jouant sur l’albédo, c’est-à-dire la capacité des surfaces de la Terre à réfléchir l’énergie solaire.
Pierre Gilbert, spécialiste du climat pour l'Institut Rousseau
De la théorie à la pratique
En 2018, c’est devant l’échec prévisible de la réduction des gaz à effet de serre que, pour la première fois, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) introduisait les solutions de géo-ingénierie dans ses scénarios pour un monde à 1,5°. De son côté, la Chine vient d'annoncer l’accélération de son programme d’ensemencement des nuages.
"Depuis plusieurs années, le gouvernement chinois tente de lutter contre les sécheresses qui s’abattent sur le pays. Pour résoudre ce problème, ils ont développé le Sky River Project, " précise Pierre Gilbert.
L’idée est d’envoyer partout sur le territoire des aérosols, ici des iodures d’argent, pour faire condenser les nuages et donc, faire pleuvoir.
Pierre Gilbert
Toutefois, dans cette recherche de solutions, les États-Unis ne sont pas en reste. En 2021, le projet SCoPEx, consistant à larguer des aérosols dans la stratosphère pour bloquer une partie des rayons du soleil, va passer à la vitesse supérieure. Si les tests sont concluants, l’équipe, dirigée par David Keith et financée, entre autres, par Bill Gates, espère agir sur la diminution de l’intensité des sécheresses.
La technologie, fausse solution
Cependant, si la géo-ingénierie revient sur le devant de la scène, ce n’est pas sans débat. Tant sur le plan éthique que scientifique, les risques que l’on encourt en jouant avec le climat semblent refroidir de nombreux experts.
On risque notamment de dérégler cette mécanique fine qui est celle du climat. Par exemple, si l’on prend l’influx solaire, il est responsable des vents et courants marins à la surface de la Terre, et donc, de tout le cycle de l’eau.
Pierre Gilbert
"En les déviant, on peut très bien créer des emballements climatiques que l’on ne maîtrise pas, et dont on ne peut pas modéliser les impacts", ajoute le chercheur, auteur du livre Géomimétisme, réguler le changement climatique grâce à la nature, paru aux éditions Les Petits Matins.
Nous comprenons ainsi que, si jouer aux apprentis sorciers pour déclencher la pluie ou éviter la grêle peut-être tentant, cela reste néanmoins limité. Vouloir modifier l’équilibre planétaire du climat est un processus périlleux qui doit être mûrement réfléchi. Ainsi, même si le temps nous est compté, placer notre ingéniosité dans le traitement de la cause, plutôt que le symptôme, semble bien plus raisonnable.
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