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La médaille du jour. Cyril Léonet, alias "Aldo", boxeur, gitan et fier de sa communauté

La médaille du jour Jérôme Cadet Du lundi au vendredi à 5h37 et 7h37

Cyril Léonet, 34 ans, est champion de France des lourds, mais peu connu du grand public. Il affronte Tony Yoka, samedi à Paris.

Jérôme Cadet

Radio France

Publié le 04/04/2018 12:04 Mis à jour le 05/04/2018 12:27

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Cyril Léonet en janvier 2015, lors de sa victoire pour le titre de champion de France des lourds face à Alban Galonniers. (MAXPPP)

Cyril Léonet, 34 ans, cinq fois champion de France des lourds, sera opposé samedi 7 avril à Paris au champion olympique Tony Yoka dans un combat très attendu. Surnommé Aldo, le boxeur est Gitan, et le revendique.

"Je suis fier d'être Gitan et de représenter ma communauté à travers mon sport", dit-il dans un long entretien ànos confrères du Populaire du Centre. Etre Gitan, c'est voyager, explique Cyril Léonet. Il raconte avoir grandi à Limoges, en bougeant six à sept mois dans l'année, en groupe, à trente caravanes sur la route. Une enfance heureuse mais sans argent. "Parfois on s'est retrouvé à manger dans des bennes à ordure... Ça m'a endurci", dit-il.

"La prison m'a changé"

Etre Gitan, c'est aussi vivre en marge. "On a tellement été chassés dans notre histoire, raconte Cyril Léonet, que notre communauté s'est beaucoup refermée sur elle-même. A l'école on avant pas le droit d'inviter des 'gadgés' [les non-gitans] chez nous. Les seuls qui venait c'était les Arabes parce qu'eux aussi été rejetés."

A 19 ans Cyril Léonet est un jeune père de famille mais il sort beaucoup, "fait des conneries" comme il dit. Ce qui lui vaut une condamnation à un an de prison. C'est une prise de conscuience. "La prison m'a changé." Il se lance à fond dans la boxe où son crochet du gauche et son intelligence, explique son premier entraîneur, font merveille.

La rencontre avec le très renommé préparateur physique Bernard Faure le fait basculer ds le professionalisme. Son rêve : boxer Tony Yoka, la star à l'ascension fulgurante, quand Aldo a attendu la trentaine pour prendre la lumière. Il y aura du monde samedi soir au Palais des Sports de Paris pour l'encourager