Qu'est-ce qu'El Niño, cette "anomalie chaude" qui vient à nouveau menacer la météo mondiale ?
L’intrus de l’actu donne chaque jour un coup de projecteur sur une personnalité qui aurait pu passer sous les radars de l’actualité.
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La dernière fois qu'on a parlé d'El Niño, c'était en 2018-2019. Depuis, on l'avait un peu oublié, et les huit dernières années (2015-2022) ont été les plus chaudes jamais enregistrées. L'alerte vient cette fois de l’ONU, et plus précisément l’Organisation météorologique mondiale (OMM) par la voix de Wilfran Moufoma Okia, qui est le chef de la division des services régionaux de prévision climatique de l’OMM. "Il y a 60% de chances que le phénomène El Niño se développe d'ici la fin juillet, explique-t-il. La probabilité passe à 70% si on regarde juillet-août, et même 80% si on se projette au-delà."
Des conséquences sur toute la planète
Ce sont des pêcheurs sud-américains qui ont baptisé El Niño, en référence à l’enfant Jésus (el Niño en espagnol) parce qu’au départ, le phénomène apparaissait un peu après Noël dans l’est du Pacifique. Les pêcheurs étaient les premiers touchés parce que le poisson n’y résiste pas. El Niño amène du chaud dans l'océan Pacifique. Heureusement, cette chaleur est compensée par son corollaire féminin La Niña et ses courants froids qui repoussent les chauds et permettent de faire remonter des eaux de 100 ou 200 mètres de profondeur. Des eaux très riches en nutriments (azote, phosphore). Le plancton foisonne, ça attire les poissons, les oiseaux et tout le monde est content. Là où ça se complique, c’est que l'El Niño dont on parle ici, c’est autre chose. Il s’agit d’une anomalie chaude qui va avoir des conséquences météo partout dans le monde.
"Les cycles d'El Niño-La Niña sont normaux. Ils sont constitutifs de notre machine atmosphérique. Mais là, on se retrouve dans un contexte où les températures sont très élevées dans l'est du Pacifique, souligne Olivier Proust qui est prévisionniste à Météo France. Quand ça dépasse une anomalie à + 0,5 degré, on va parler d'une année à El Niño. On identifie une augmentation des précipitations dans les terres du nord-ouest de l'Amérique du Sud avec une sécheresse dans l'Ouest Pacifique qui se matérialise par des feux de forêts catastrophiques entre l'Océanie et l'Asie du Sud-est."
Le phénomène El Niño-La Niña, l’Amérique du Sud le connaît depuis des lustres, mais cet El Niño-là, c'est assez récent. Cela fait une trentaine d'années. Pourquoi l’OMM lance-t-elle l’alerte cette année plus que l’an dernier ? La faute aux modèles climatiques, des calculs très complexes que font climatologues et océanographes. Ils intègrent, pour cela, toutes sortes de données. "Dans les modèles d'océanographie, un peu à l'image des modèles météos qui utilisent les températures, l'humidité, la pression, on va utiliser la température de l'eau, les courants, la salinité et puis regarder des évolutions", reprend Olivier Proust.
"Quand les scénarios nous suggèrent cette augmentation importante de température dans la pacifique et qu'ils convergent assez, on peut alors annoncer la survenue probable de ce phénomène. C'est le résultat d'une modélisation à grande échelle de l'interaction océan- atmosphère."
Olivier Proust, prévisionniste à Météo Franceà franceinfo
Attention toutefois, en cas de canicule cet été, ce ne sera pas encore l’effet d’El Niño. Les conséquences d'El Niño sur la météo seront perceptibles au plus tôt à la fin de l'année ou même début 2024. Quid d'un "super El Niño" ? Certains climatologues australiens l’envisagent déjà. La hausse de température serait alors plutôt de +2°C dans le Pacifique. Un phénomène extrême répertorié trois fois seulement depuis 40 ans : en 1982-1983, 1997-1998 et 2015-2016. Les spécialistes sous nos latitudes nous disent qu'il est trop pour faire ce genre de prévision.
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