Rythmes scolaires : Vincent Peillon tente le service après-vente
Le ministre de l'Education s'est lancé dans un tour de France visant à faire le service après-vente de sa réforme. Une réforme qui a du mal à passer et ce n'est pas le moindre des paradoxes, l'Education étant LE chantier prioritaire du quinquennat de François Hollande.
C'est le ministre le plus
gâté et le plus chahuté. Dans un contexte d'austérité
budgétaire, Vincent Peillon détient, dans son cartable, l'autorisation de créer
60.000 postes d'enseignants d'ici 2017 : un privilège, au regard des efforts
considérables demandés aux autres ministères et c'est pourtant lui qui essuie
la première grève importante du quinquennat.
C'était mardi dernier, grève
et manifestations des enseignants de maternelle et primaire. Parallèlement, Vincent
Peillon s'engage dans un vaste service après-vente de sa réforme auprès des
profs, des parents, et des élus locaux. Au programme, l'Ardèche et la Drôme ce
lundi après Reims et Dijon jeudi dernier et Tours, Bourges et Nevers vendredi.
Beaucoup de questions et
d'inquiétude de la part des élus locaux, à qui il revient de financer les
activités périscolaires nécessitées par la diminution du temps passé en classe.
Coût estimé pour les communes: 600 millions d'euros. Michèle Dardain, maire
sans étiquette - mais sympathisante socialiste - d'une petite commune de la
Nièvre, Chatillon-en-Bazois, s'inquiète de "la mise en place. C'est certain que cela nous posera des difficultés".
Les maires craignent un
accroissement des inégalités entre communes riches et communes pauvres, entre
communes rurales et communes urbaines et redoutent d'avoir à augmenter les
impôts : "Politiquement, je prends des risques ", glisse un maire
socialiste.
"Si ça ne marche pas, ça se retournera contre nous. Le
gouvernement aurait mieux fait de réformer après les municipales ", en 2014
La réforme des rythmes
scolaires fait de nombreux mécontents et c'est l'autre paradoxe dans ce
dossier : adoptée en 2008, la semaine de 4 jours fait l'unanimité contre elle
et pourtant le retour de l'école le mercredi matin ne passe pas dans un milieu
enseignant, échaudé par 5 ans de sarkozysme et déçu des premier pas du
quinquennat Hollande. Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa,
deuxième syndicat du primaire, invoque un problème de méthode :
"L'impact sur la vie personnelle des collègues n'a pas été assez anticipé".
Le ministre est accusé par les
uns d'aller trop vite, et d'avoir raté la phase de la concertation. Pour
d'autres, au contraire, il n'en fait pas en faire assez. Il aurait dû
s'attaquer d'emblée au problème principal, celui qui fâche le plus : la
réduction des vacances d'été. Surtout, il aurait dû mettre dans la balance les
fameux 60.000 postes, dont la création a été annoncée sans demande de
contreparties aux enseignants.
"Ceux qui sont en difficulté, ce sont les enfants des milieux défavorisés"
Confronté aux critiques
parfois contradictoires, Vincent Peillon affiche la plus grande confiance. Le ministre se dit
"déterminé" , et dément toute tractation avec les syndicats
enseignants. Contrairement aux rumeurs, il n'y aura pas d'allègement des
programmes scolaires en contrepartie de la réforme des rythmes. Quant à la
prime de 400 euros pour les instituteurs, l'idée serait abandonnée.
Le contexte budgétaire
complique encore la tâche du ministre.
D'un côté, les collectivités
locales sont mises à la diète, avec une baisse des dotations de l'Etat de 3 à 4
milliard et demi d'ici 2015, de l'autre, le maintien du gel du point d'indice
des fonctionnaires empêche l'octroi de toute carotte financière aux
enseignants. La réforme des rythmes scolaires devra passer sans cela. Ce décret
est en effet la première pierre de la loi de programmation sur la refondation
de l'école, qui sera présentée le 11 mars au parlement. Un échec mettrait à mal
l'ensemble du dispositif.
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