Le Rassemblement Bleu Marine, "faux-nez" du FN pour franchir le mur du vote
Presque un Français sur trois serait en accord avec les idées du Front national. Le sondage annuel sur le sujet réalisé par TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+ révèle une proximité en hausse avec les idées du FN. Pourtant, l'écrasante majorité des sondés refuse toujours de voter pour le FN. Une sorte de quadrature du cercle que le parti de Marine Le Pen tente de briser en relançant une structure parallèle.
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Difficile de savoir si les résultats de du sondage TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+ ont d'abord de quoi satisfaire le Front national ou donner des arguments aux partisans de la ligne droitière de l'UMP. Si on rentre dans les détails 32% des sondés se disent tout à fait ou assez d'accord avec les idées du FN : 6% tout à fait d'accord et 26% assez d'accord. C'est un niveau d'adhésion qui n'a pas été atteint depuis 20 ans. La défense des valeurs de la France, la crispation autour de l'islam et de l'immigration font recette. En revanche, l'idée de supprimer l'euro et de revenir au franc ne convainc pas. Pour la présidente du Front national, Marine Le Pen, ce sondage montre l'échec de la stratégie de ses adversaires : "Le grand processus cynique de diabolisation orchestré par nos adversaires politiques est en train de mourir à petit feu et je m'en félicite. Car il était profondément injuste et totalement malhonnête ".
Le barrage de l'isoloir
Mais cette progression ne se traduit pas en terme de vote : 67% des sondés n'envisagent pas de glisser un bulletin FN dans l'urne. Et ils sont moins d'un sur cinq à adhérer aux solutions proposées par Marine le Pen. Pour certains responsables du parti, c'est l'image sulfureuse du FN et de son créateur, Jean-Marie Le Pen qui fait figure de répulsif à électeurs : elle serait trop lié aux racines de l'extrême-droite qui plongent jusque dans l'histoire de la guerre d'Algérie et de seconde guerre mondiale. Marine Le Pen veut trancher ce lien encombrant. Elle a donc validé l'an dernier la relance d'une sorte de "FN light " qui existait déjà lors des précédents scrutins : le Rassemblement Bleu Marine, appelé RBM. L'un de ses créateurs, Florian Philippot, s'en explique : "On sait qu'il y a des gens qui sont en dehors du Front mais qui partagent nos idées de souveraineté nationale, de respect du peuple français. Et qui voudraient nous rejoindre. Ils ont maintenant une structure pour le faire. Ca a vocation à dépasser le Front national, de créer une dynamique de rassemblement, qui permet d'aller encore plus haut et encore plus loin que le seul Front national ".
Une grande conférence de presse à l'Assemblée nationale a constitué le baptême officiel du nouveau RBM en décembre. Et tout le monde insiste au FN, il ne s'agit pas d'un futur nouveau parti ou d'une évolution, mais d'un appendice. Le vice-président du FN, Louis Aliot : "C'est simplement pour permettre un certain nombre de cas qui pour X raisons adhérer au Front, pour institutionnaliser l'étiquette RBM aux élections. Sans l'étiquette Front national et le soutien du Front national aux élections, le RBM ne serait rien ".
Renaissance de vieilles divisions
Mais la montée en puissance de ce "faux-nez" politique du FN ne plaît pas à tout le monde au sein du parti et le sociologue spécialiste de l'extrême-droite Sylvain Crépon voit la renaissance de vieilles divisions : "Il y a d'un côté des gens qui sont plutôt des soutiens historiques de Jean-Marie Le Pen et de l'autre côté soit des nouvelles générations, soit des gens qui lors de l'affrontement Le Pen-Mégret avaient choisi de soutenir Bruno Mégret autour de cette question qui consistait à vouloir faire du FN un parti comme les autres. Et donc cette scission est en train de se faire, elle est très marquante et on va voir si Marine Le Pen va savoir naviguer de façon suffisamment adroite pour la dépasser ".
Et le fondateur du FN, celui qu'on appelle "le chef" ne se montre pas enthousiaste : "le RBM c'est pour les tièdes, les chauds iront au FN ", a commenté Jean-Marie Le Pen.
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