La réforme des retraites, le dossier explosif de l'automne
La réforme des retraites franchit ce vendredi une étape importante avec la remise du rapport Moreau au gouvernement. Autant de pistes de réformes qui suscitent l'inquiétude des syndicats, mais aussi d'une partie de la gauche. Les communistes et les mélenchonistes fourbissent déjà slogans et banderoles pendant qu'au PS, on s'interroge.
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La retraite, ou le patrimoine de ceux qui n'en ont pas.
Dans cette définition, il y a tout ou presque de la charge
symbolique que représente un dossier effectivement explosif pour la gauche au
pouvoir tant il renvoie aux conquêtes sociales des débuts du premier septennat Mitterrand
: semaine de 39h, 5e semaine de congés payés et retraite à 60 ans. Une époque
où le PS octroyait des droits. Époque rappelée au souvenir des Français avec la
disparition de Pierre Mauroy la semaine dernière.
Mais attention, terrain miné pour une majorité déjà plongée
dans la tourmente de la crise. Manifestations, grèves, le risque de mouvement
social est élevé quoi qu'on en pense dans les cabinets ministériels relève la
députée des Hautes-Alpes, Karine Berger. Pour elle, l'opinion n'est pas prête,
et l'appareil d'Etat l'ignore. "On a l'impression que c'est une réforme évidente pour
tout le monde or ce n'est pas vrai " *.
*
Inquiétude dans l'opinion publique et au sein même de la
majorité
Si l'on choisit la piste de la réforme radicale souhaitée
par la commission de Bruxelles, on risque de donner le sentiment qu'on obéit à
des injonctions extérieures met en garde le député de Paris, membre de l'aile
gauche du PS, Pascal Cherki : "ce n'est pas parce qu'un certain nombre d'organismes financiers
internationaux et Bruxelles exigent que l'on fasse une réforme des retraites
que l'on doit suivre leurs recommandations " *.
*
C'est une réponse presque mot pour mot que livre une autre
députée socialiste de Paris, la très jospiniste Annick Lepetit :* "ce serait se voiler la face que de penser que l'on
peut rester comme on est avec le déficit que l'on a sans très vite mettre les
futures générations dans une problématique insurmontable."
*
Entre l'aile gauche du PS et son aile réformiste, les
retraites sont, avec l'Europe, l'autre dossier qui fâche. Cette réforme entrerait
dans le vif du sujet : alignement du public sur le privé, suppression des
régimes spéciaux, recul de l'âge de départ, pourraient mettre le feu aux
poudres dans la majorité. C'est pourquoi les pistes les plus radicales
devraient être écartées par le gouvernement.
En tout cas, le recul de l'âge légal, François Hollande s'y
oppose et préfère l'allongement de la durée de cotisation, jugé moins injuste. Le
débat va officiellement s'engager la semaine prochaine avec les partenaires
sociaux avant la présentation de la réforme à l'automne. D'ores et déjà, il se
focalise beaucoup sur les retraites des fonctionnaires. Les fonctionnaires,
boucs émissaires dans cette affaire, juge la ministre de la Fonction publique Marylise
Lebranchu.
"Je ne veux pas que cette histoire des six mois soit
l'arbre qui cache la forêt. Les fonctionnaires ne sont pas privilégiés".
Des fonctionnaires qui ont nettement voté à gauche en 2012
et incarnent cet électorat inquiet qui pourrait bien se détourner du PS aux
prochaines élections. Or, le débat sur les retraites va avoir lieu à l'automne,
en pleine préparation des élections municipales et des européennes, ce qu'a bien noté Jean-Christophe
Cambadelis, député de Paris et fin connaisseur des équilibres internes à la
majorité. Attention à ne pas brusquer l'électorat, dit-il. Il ne souhaite "pas d'immobilisme. Evidemment, il faut faire des réformes, mais pas de
grand soir des retraites ce n'est pas en quelques semaines que nous règlerons
une question qui est essentielle mais qui demande du temps " .
Un autre ténor du parti s'inquiète : "je ne suis pas
certain que sous la pressions des experts, des éditorialistes, d'une certaine
pensée unique, le gouvernement ne tranche pas en faveur d'une réforme radicale ".
Auquel cas il prédit un "automne terrible : des millions de personnes
dans la rue, et le gouvernement contraint, in fine, de reculer " .
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