"C'est pas la joie" dans la vie politique française
Le parti pris de cette édito est celui de la déprime: toute la classe politique est contaminée.
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Mais oui, c'est pas la
joie : il y a une vraie une prise de conscience dans le monde politique, tous
bords confondus, que quelque chose ne tourne plus rond aujourd'hui. C'est
frappant depuis le début de la semaine. Les images à la une des journaux
télévisés des salariés des abattoirs Gad dans le Morbihan se battant entre eux sont
venues conforter cette sensation. Il suffisait également de voir Jean-Marc Ayrault ramer
toute la journée, auprès des députés socialistes le matin, ou lors des
questions au gouvernement, pour tenter de déminer la crise qui a suivi l'éprouvant
feuilleton Leonarda. Un mauvais vent de déprime souffle sur la vie politique de
notre pays.
La grande explication a eu lieu à gauche ?
Pas vraiment. "Le
meilleur service à rendre à mon parti en ce moment est de se taire" , a
lâché hier Jean-Jacques Urvoas, le patron socialiste de la commission des lois,
aperçu dans les couloirs de l'Assemblée, la mine fermée, comme ses congénères.
Le clan des Hollandais a fait bloc lors du bureau national qui s'est éternisé
en fin de journée. Emmanuel Maurel, leader de l'aile gauche du PS, a tout de
même décroché la tenue d'un séminaire entre le parti et le gouvernement. En
marge de ces discussions de boutique, un proche de Martine Aubry a fustigé
l'inefficacité des réunions du mardi à Matignon, parce que tout se décide à
l'Elysée. Et proposé que François Hollande réunisse lui-même les chefs de la
majorité tous les lundis, mêmes s'il a promis de ne jamais le faire. Ce qui
éviterait les couacs. La gauche du PS a exprimé le malaise de ne pas être
entendue. Le chef de l'Etat va devoir encore et toujours composer avec elle.
Pas de quoi sauter au plafond.
Et le pompon est venu des rangs des Verts.
L'exécutif a été abasourdi
d'entendre Jean-Vincent Placé appeler les lycéens à manifester pour réclamer le
retour de la famille de Leonarda. "Ce n'est pas le rôle d'un sénateur de
la majorité de semer le bordel national" , a pesté le député PS Patrick Mennucci,
vainqueur de la primaire à Marseille. Cet épisode très provocateur est venu semer
un peu plus encore la division à gauche.
Il n'y a pas que la gauche qui déprime. C'est pas la
joie non plus à l'UMP, qui surfe sur la vague Leonarda.
C'est à croire qu'une gamine
de quinze ans dicte à elle seule l'agenda politique national. Avec sa
proposition de ne plus rendre automatique l'attribution de la nationalité aux
enfants de clandestins, Jean-François Copé a ouvert la voie à une remise en
cause du droit du sol. C'est parti pour un nouveau débat sur les platebandes
d'un Front National toujours plus envahissant. Le sujet a été élaboré hier
matin lors du comité politique de l'UMP, qui cherche à se refaire une santé. Le
sénateur Gérard Larcher a mis en garde : "Attention, il nous faut
prendre du temps pour réfléchir à ces questions. Mais si nous n'y répondons
pas, les gens se tourneront vers Marine le Pen, parce qu'ils ont le sentiment
que nous ne sommes plus en capacité de résoudre leurs problèmes" . Il faut
rappeler que ces dix dernières années, la droite au pouvoir n'a pas eu de
réponse cohérente en matière d'immigration.
Les politiques seraient voués à l'impuissance ?
Le système tourne en rond, à gauche comme à droite, en
mode survie, comme dans Gravity. Il est vrai qu'aux yeux d'une majorité de Français,
les politiques semblent ne plus maitriser grand chose. Ce qui explique la
dégradation constante du climat dans notre pays. Ce n'est
vraiment pas la joie, et personne ne sait combien de temps cette morosité va
durer. Une fois que je vous ai dit tout ça, nous ne sommes pas plus avancés. Et
pardon de vous avoir déprimés.
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