Facebook : l’économiste Joëlle Toledano s’inquiète de la "naïveté" des régulateurs
Frances Haugen, ancienne employée de Facebook, exhorte les dirigeants européens à encadrer massivement les géants du numérique.
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La pression s'accentue sur Facebook. Frances Haugen, ancienne employée du groupe, est cette semaine en Europe pour inciter les élus à agir et à réguler le réseau social. Invitée éco de franceinfo mardi 9 novembre, l'économiste Joëlle Toledano, membre du Conseil national du numérique, appelle les régulateurs à ne pas être "naïfs".
Devant les eurodéputés, Frances Haugen a reproché à Facebook de "nuire aux enfants, attiser les divisions, affaiblir les démocraties". Une charge fondée selon l'économiste, pour qui le modèle de Facebook est aujourd'hui "toxique", avec des "effets pervers à l'intérieur de quelque chose qui assure des services formidables".
Instagram pointé du doigt
Joëlle Toledano donne l'exemple d'Instagram, filiale de Facebook : "Des travaux approfondis montrent que pour un tiers des adolescentes, Instagram a des effets néfastes, voire mène vers des comportements anorexiques". Or, souligne-t-elle, "ces conséquences sont sues", y compris au sein de l'entreprise, et "on ne fait rien."
Le géant américain affirme qu'il se mobilise massivement contre la haine en ligne, la désinformation, et qu'il dépense, cette année, plus de cinq milliards de dollars pour améliorer sa sécurité. Selon l'invitée éco de franceinfo, auteure de Gafa, reprenons le pouvoir ! (Odile Jacob), il faut comparer cet investissement aux sommes que Facebook va engager pour son nouveau projet, le metavers : 10 milliards de dollars.
L'Europe pionnière ?
Les Européens préparent deux règlements pour encadrer les géants du numérique : le DMA et le DSA. Les objectifs sont bons, estime Joëlle Toledano, mais sur les modalités, "on est naïf". La spécialiste n'imagine pas que Facebook puisse assurer seul la "transparence" nécessaire.
Le DSA, explique Joëlle Toledano, prévoit que ces grandes entreprises paient des experts pour vérifier que des solutions sont mises en œuvre. Mais, poursuit-elle, à l'unisson de Frances Haugen : "Si c'est vraiment Facebook qui choisit l'expert et qui le paie, l'objectif de l'expert va être d'être renouvelé. Ne comptez pas sur lui pour faire la transparence !"
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