Crise à l'hôpital : "Le président dit qu'il est là, mais il n'est pas là", selon la professeure Agnès Hartemann
Neuf syndicats et collectif du secteur hospitalier appellent à la mobilisation, mardi 7 juin.
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A l'hôpital, la mobilisation reprend. Neuf syndicats et collectifs appellent les soignants et les autres agents hospitaliers à donner de la voix, ce mardi 7 juin. Comme en 2018, en 2019 et début 2020, ils réclament des augmentations et de meilleures conditions de travail. Invitée éco de franceinfo, la professeure Agnès Hartemann, cheffe du service de diabétologie de l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris, considère que le chef de l'Etat, malgré ses engagements, n'est pas au rendez-vous : "Le président dit qu'il est là, mais il n'est pas là."
Lors du Ségur de la santé, l'exécutif a annoncé des revalorisations, et 19 milliards d'investissements pour les hôpitaux. Récemment, le chef de l'Etat a aussi appelé le système de santé à une "révolution collective", en s'appuyant sur une grande conférence qui devrait débuter cet été. Mais pour Agnès Hartemann, "il va falloir rétablir la confiance (…) Le rapport de confiance a été complètement brisé. Le Ségur a accouché d'une souris. Il y a des décisions à prendre d'urgence".
Les gens pensent que l'hôpital a changé. Non ! On est toujours en tarification à l'activité et à nouveau avec des exigences financières, alors qu'on est dans une angoisse terrible de ne pas pouvoir soigner nos malades.
Agnès Hartemann, cheffe du service de diabétologie à l'hôpital de La Pitié - Salpêtrièresur franceinfo
Le médecin raconte l'évolution de son service ces derniers mois : "Dans mon service, j'ai été obligée de fermer dix lits sur trente par départ de personnel. Ce qui me soucie, c'est que les gens soient bien au travail pour bien soigner les patients. Ce travail n'est pas que technique, il est humain. On ne peut pas le faire en ayant la peur au ventre de faire une erreur, et sans avoir le temps de parler aux patients". Agnès Hartemann dit aussi avoir dû "se battre", avec une cadre de soins, pour "garder une infirmière, une aide-soignante pour huit malades".
Le précédent gouvernement a annoncé un investissement de 19 milliards pour les établissements. Mais selon la professeure Hartmann, ces sommes vont servir "en partie, à rembourser une partie de la dette". Sur le terrain, affirme-t-elle, la situation financière reste tendue : "Récemment, dans mon bâtiment, on a dû à nouveau se battre, et on a obtenu satisfaction. On devait choisir entre un appareil à faire des électrocardiogrammes et un appareil à prendre la tension artérielle (…) Il fallait qu'on choisisse ! Les 19 milliards, on ne le voit pas du tout sur le terrain…"
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